Traverse Matane-Côte-Nord : nouvelle grève en octobre
« Notre négociation est donc dans une impasse »
Les usagers de la Traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout connaîtront des perturbations, alors que les travailleurs syndiqués affilié à la CSN ont envoyé, lundi, un nouvel avis de grève pour des débrayages prévus les 2 et 9 octobre.
Par La Presse Canadienne et Dominique Fortier
« Alors que la Société des traversiers du Québec déclarait publiquement, la semaine dernière, qu’elle nous avait déposé une nouvelle offre bonifiée, nous souhaitons préciser qu’il s’agit exactement de la même offre que nous avions rejetée en pleine table de négociation le 22 juillet dernier. Ajoutons que le secrétariat du Conseil du trésor est également très au fait de ce rejet du comité de négociation. Notre négociation est donc dans une impasse », a affirmé Patrick Saint-Laurent, le président du syndicat, par voie de communiqué.
Les dernières rencontres entre la partie patronale et le syndicat ont été un échec, estime la présidente de la CSN pour le Bas-Saint-Laurent, Liette Ross.
« Il n’y a eu aucune avancée. On nous a présenté la même offre qu’au 22 juillet. Ils arrivent à la table de négociations sans préparation. On ne sent pas qu’ils veulent régler le dossier. »
Hausses salariales souhaitées
Les demandes syndicales demeurent les mêmes, soit une majoration du salaire.
« Nos membres sont payés à 22 $/heure. Ce n’est pas acceptable. On ne vit pas avec un tel salaire. De notre côté, notre volonté est toujours d’en arriver à une entente. On espère d’ailleurs que la venue d’une nouvelle présidente au Conseil du trésor apporte un vent nouveau. Nous ne sommes toutefois pas rassurés par les récentes déclarations du premier ministre. »

Rappelons que François Legault avait indiqué qu’il allait être intraitable avec les syndicats et qu’il entendait sabrer dans la fonction publique. De telles déclarations n’ont rien pour apaiser la CSN qui représente les travailleurs affectés à la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout.
Moyens de pression à venir
Liette Ross confirme qu’un avis sera bientôt envoyé au Tribunal administratif du travail.
« Il y aura des moyens de pression et des journées de grève qui seront prévues si rien ne bouge dans le dossier. »
Quant à savoir si on estime toujours avoir l’appui de la population, la présidente du syndicat croit que oui. « On ne se cachera pas que l’été a été particulièrement difficile, mais la population comprend qu’il doit y avoir un rattrapage salarial. Il faut souligner que nos membres veulent régler. C’est du côté du gouvernement qu’il n’y a rien de nouveau à la table. »
On craint également que la nouvelle loi du ministre du Travail, Jean Boulet, qui lui confère des pouvoirs plus costauds, mette davantage d’huile sur le feu. « On ne veut pas en arriver là, car on parle d’enlever de plus en plus de droits aux travailleurs. Le gouvernement doit faire quelque chose rapidement. »
La Société des traversiers a déjà conclu une entente avec le Syndicat des métallos, affilié à la FTQ, qui représente environ 150 membres, soit des officiers mécaniciens et officiers de navigation. L’entente a été entérinée dans une proportion de 80 pour cent.