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Une portion de la rivière Rimouski soulève des questionnements

Mauvaise qualité de l'eau causée par l'ancien site d'enfouissement
La teinte orangée de la rivière Rimouski, où se jette le ruisseau de La Cavée. (Photo courtoisie)

Le directeur général de la ZEC Saumon Rimouski, Jean-François Desgagnés, s’explique mal pourquoi la Ville de Rimouski procède comme elle le fait dans le dossier concernant la rivière Rimouski, plus précisément la portion en aval du pont de l’autoroute 20, où se jette le ruisseau de La Cavée.

Monsieur Desgagnés, qui a récemment fait une sortie à TVA Nouvelles au sujet de la qualité de l’eau de ce ruisseau, mentionne que la Ville de Rimouski en attribue l’état à sa proximité avec le pont de l’autoroute 20.

Arsenic, manganèse, plomb, oxyde de fer, cuivre et possiblement des contaminants éternels provenant d’un ancien dépotoir se déversent dans la rivière Rimouski. Ce secteur abrite une population de saumons, en plus d’accueillir de nombreux baigneurs lors des canicules.

« La Ville dit que la qualité de l’eau est due à l’autoroute, parce qu’elle ne veut pas admettre que le problème vient de l’ancien site d’enfouissement sanitaire. C’est un peu ça le problème : la Ville se sert de l’autoroute parce qu’elle est là. Oui, il y a des condensations de sel de déglaçage au printemps pendant la fonte des neiges, mais ce ne sont pas les contaminants que l’on observe. Ce sont clairement des dépôts qui proviennent de l’ancien site d’enfouissement », insiste-t-il.

Il ajoute que le ruisseau est opaque et d’une couleur orangée, comme il est possible de le constater sur les photos.

De plus, une odeur de déchets s’en dégage depuis longtemps. De ce fait, il précise que le problème ne date pas d’hier.

« Ce n’est pas récent. L’information sort aujourd’hui parce qu’il y a eu un projet scientifique fait par l’UQAR et l’organisme des Bassins-Versants, en collaboration avec nous, mais cela fait très longtemps que c’est connu. »

Des enjeux pour la santé

Il a aussi été soulevé par Jean-François Desgagnés que la qualité de l’eau du ruisseau pourrait avoir des conséquences pour les personnes qui s’y baignent.

« Comme mandataire de gestion, on a le pouvoir qui est délégué pour interdire la baignade en vertu de la loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Dans une rivière à saumon, on peut l’interdire, mais pour les endroits où l’on ne l’affiche pas, la baignade peut être faite. Nous, on gère la rivière pour le saumon, sa mise en valeur, sa protection et sa conservation. On ne gère pas la baignade pour des enjeux de santé publique comme ça. La Ville interdit la baignade dans la rivière Rimouski avec un règlement municipal, mais c’est un règlement moribond, qui n’est fondé sur aucune loi. »

Le directeur général de la ZEC Saumon Rimouski, Jean-François Desgagnés. (Photo courtoisie)

C’est pour cette raison qu’il souhaite une intervention de la Ville.

« Il n’y a que nous, comme délégataire de gestion, qui pouvons interdire la baignaide. Si la Ville faisait une action avec nous, en disant qu’elle indiquerait que la qualité de l’eau est mauvaise et qu’il ne faut pas s’y baigner, alors on mettrait des pancartes pour l’interdire aux deux endroits qu’on le permet. Mais, la Ville ne veut pas afficher que l’eau n’est pas bonne. Et ce n’est pas sans effort : nous avons fait des dizaines de tentatives auprès de la Ville et chaque fois c’est le même discours : c’est multifactoriel. On peut sentir sa mauvaise foi quand nous avons des rencontres. »

Des solutions en chemin

Comme mentionné à TVA Nouvelles, le conseiller aux communications et relations médias à la Ville de Rimouski, Frédéric Savard, confirme que la Ville a financé des études pour environ 1 M$ et qu’elle a un budget de 4,5 M$ pour un programme d’immobilisations sur cinq ans en lien avec la rivière Rimouski.

Sachant cela, le DG de la ZEC Saumon Rimouski invite la Ville à prendre les devants pour la suite.

La teinte orangée de la rivière Rimouski, où se jette le ruisseau de La Cavée. (Photo courtoisie)

« La Ville a déjà budgété pour faire ces travaux-là. Si le site d’enfouissement n’était pas un problème, pourquoi est-ce qu’il y aurait pratiquement 5 M$ de prévu dans des projets d’infrastructures pour régler le site d’enfouissement sanitaire? L’argent est budgété, d’accord, mais annoncez-le. Faites un coup de publicité. Dites que c’était une mauvaise façon de procéder dans le passé, que vous êtes au courant de la situation et que vous comptez régler le problème. »

Au moment d’écrire ces lignes, il n’a pas été possible de rejoindre l’Organisme des Bassins Versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent.

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