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Plastiques agricoles : les producteurs devront s’engager

Le Bas-Saint-Laurent fait partie des régions qui en utilisent le plus au Québec
Le Bas-Saint-Laurent fait partie des régions qui utilisent le plus de plastiques agricoles au Québec, principalement pour l’ensilage des fourrages. (Photo courtoisie)

Les agriculteurs de La Mitis devront s’engager clairement en faveur d’un système de collecte des plastiques agricoles à la ferme pour qu’il voie le jour. La Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de La Mitis et de La Matapédia demande aux producteurs de s’inscrire au service afin de confirmer leur intérêt dans le projet.

Le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions qui utilisent le plus de plastiques agricoles au Québec, principalement pour l’ensilage des fourrages.

Dans la campagne, des milliers de balles rondes ou carrées de foin, enrobées de polyéthylène, sont entreposées le long des bâtiments de ferme pour nourrir le bétail. À cela s’ajoutent les filets, les cordes de balles, les sacs de moulée et une multitude de contenants de plastique.

Une étude réalisée en 2021 estimait à 1 000 tonnes par an la quantité de plastiques agricoles générés dans la région, dont 180 tonnes uniquement dans La Mitis.

Ce volume risque d’augmenter, puisque l’ensilage reste une méthode économique et simple. Selon la même étude, 70 % des agriculteurs apprécient cette technique de conservation et la qualité des aliments ainsi protégés.

Depuis le 1er janvier, des écofrais s’appliquent à l’achat des plastiques d’emballage, des sacs de moulée ou des tubulures pour érablières. Ils financent un système de points de dépôt, dont le plus proche est à Saint-Anaclet.

Cependant, les plastiques agricoles ne peuvent plus être déposés dans le bac bleu. Les producteurs doivent donc les transporter eux-mêmes vers un point de dépôt ou les envoyer à l’enfouissement.

Pour l’instant, il n’existe aucun point de dépôt dans La Mitis.

Récupérer à la source

En avril dernier, les producteurs agricoles de la Mitis avaient déjà manifesté leur intérêt pour la récupération des plastiques directement à la ferme.

« Moi, je n’ai pas le temps d’aller porter ça. J’habite à Les Hauteurs. Remplir le camion, aller au dépôt et revenir, c’est une demi-journée », explique le président du syndicat mitissien de l’UPA, Yannick Côté, un producteur laitier et ovin qui emballe à lui seul 5 000 balles rondes de foin chaque année.

Ce dernier croit que les agriculteurs sont prêts à assumer les frais de la collecte. Selon lui, si le plastique part à l’enfouissement, les municipalités paieront plus cher en tonnage et les taxes foncières finiront par augmenter, en plus des écofrais déjà imposés.

Le président du syndicat mitissien de l’UPA, Yannick Côté (Photo courtoisie)

Monsieur Côté rejette l’idée que les producteurs se désintéressent de l’environnement, convaincu que la majorité des agriculteurs adhéreraient à une collecte à la ferme.

« On est tellement normés que je n’oserais pas déroger à la loi. Ce sont des fausses perceptions. Moi, je m’en occupe, parce que si je fais ça tout croche, ce sont mes enfants et mes petits-enfants qui vont en payer le prix », soutient-il.

Des garanties attendues

La Régie intermunicipale veut toutefois obtenir un engagement ferme des producteurs avant d’aller de l’avant.

Son directeur, Vincent Dufour, précise que les 168 entreprises agricoles de la MRC de La Mitis doivent s’inscrire avant le 15 novembre.

« Le but, c’est de savoir qui va embarquer. Après, on pourra planifier la mise en place », dit-il.

Plus la participation sera grande, plus les coûts seront faibles. Actuellement, la Régie estime à environ 400 $ par an le coût d’une collecte à la ferme.

« Les producteurs doivent y voir aussi un avantage économique. Consacrer du temps ou des employés pour aller au dépôt, parfois loin de la ferme, peut revenir plus cher que de payer pour un service de collecte », souligne monsieur Dufour.

Le sondage constitue donc l’ultime étape avant la mise en œuvre du projet. « Dès que le camion se déplace, il y a un coût. Plus il y a de gens qui participent, plus les frais se répartissent. Si nous n’avons pas la participation souhaitée, nous n’irons pas de l’avant », conclut-il.

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