Rivière Rimouski : l’ancien lieu d’enfouissement pointé du doigt
L'absence de membrane imperméable causerait le problème
La co-directrice générale par intérim de l’Organisme des bassins versants du nord-est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL) Raphaële Terrail, explique que l’étude menée sur la problématique observée au ruisseau de la Cavée, dans la rivière Rimouski, démontre que l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire, qui a fermé ses portes en 2005, est en grande partie responsable de l’apport de métaux trouvé dans l’eau.
Si Raphaële Terrail est d’avis que la responsabilité de cet enjeu revient à la Ville de Rimouski, elle insiste toutefois sur le fait que les personnes en poste aujourd’hui n’ont pas causée le problème.
« En 1980, les gens travaillaient avec les normes de leur époque. Il n’y a donc pas de membrane imperméable en dessous du LES et c’est de là que vient le problème. »
Elle ajoute que les lieux d’enfouissement sanitaires, qui portent aujourd’hui le nom de lieux d’enfouissement technique (LET) ont quant à eux des membranes imperméables.
Présence de plomb et d’arsenic
Quant à la possibilité que le milieu agricole ou l’autoroute 20 jouent un rôle considérable dans la qualité de l’eau du ruisseau, elle explique que l’étude menée par les scientifiques de l’OBVNEBSL et de l’UQAR répond à cette question.
« Une fois par mois, pendant un an, des étudiants et des chercheurs de l’UQAR sont allés prélever des échantillons d’eau et de sédiments. Ils ont aussi prélevé des insectes, soit des macros invertébrées, qui sont la nourriture du saumon, pour voir s’il y avait un impact sur la biodiversité de ce côté-là. Ce que nous avons observé, c’est de très forts dépassements de certains métaux, tels que le plomb et l’arsenic. »

Puisque que la zone agricole se situe avant le site du l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire et que des échantillonnages ont été fait à la sortie de la zone agricole, à la sortie du lieu d’enfouissement sanitaire et dans la rivière, Raphaële Terrail estime qu’il s’agit d’une indication claire que la problématique est causée par le lieu d’enfouissement sanitaire.
« En ce qui concerne l’autoroute 20, cette dernière aura un impact, mais seulement en temps de pluie. S’il ne pleut pas, il ne peut pas y avoir d’impact. Quand il y a des dépassements dans ces métaux, l’été, ce n’est pas l’autoroute 20. Sinon, il peut y avoir un enjeu du côté des chlorures, à cause des sels de déglaçages au printemps, mais pas à ce point-là. »
Plus d’informations souhaitées
Pour la suite des choses, madame Terrail voudrait que la Ville de Rimouski s’active à informer les citoyens des dangers de la baignade dans cette eau, étant donné que même si l’étude était axée sur le saumon, qu’une analyse d’ADN environnementale mené en parallèle de celle-ci a permis à une étudiante de trouvé des bactéries pathogènes, c’est-à-dire pouvant provoquer des maladies pour le saumon, mais aussi pour l’humain.
« Je tiens à préciser que la Ville de Rimouski ne fait pas rien. Elle ne fait rien pour interdire la baignade, c’est vrai. Je n’ai pas les détails des travaux qu’elle est en train de planifier pour les prochaines années, mais elle veut contrôler les résurgences du lieu d’enfouissement sanitaire. La Ville travaille donc pour essayer d’améliorer la situation, mais je n’ai pas de détails. »