Rivière Rimouski : la Ville dit manquer d’informations
Elle assure travailler sur le dossier depuis déjà quelques années
La Ville de Rimouski affirme qu’aucune donnée transmise jusqu’ici ne laisse croire à un risque pour la santé lié à l’eau du ruisseau de la Cavée, sur une section de la rivière Rimouski.
Le directeur général de la ZEC Saumon Rimouski, Jean-François Desgagnés et la codirectrice générale par intérim de l’Organisme des bassins versants du nord-est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL) Raphaële Terrail, ont mis en lumière la pollution dont est victime le ruisseau de la Cavée.
Questionné sur ce qui sera fait au sujet de la présence de métaux en raison de sa proximité avec l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire (LES), monsieur Desbiens précise que la Ville se penche sur le dossier depuis déjà quelques années.
« On y fait régulièrement de l’échantillonnage et on en partage les résultats avec les autorités compétentes, dont le ministère de l’Environnement, autant du côté provincial que fédéral. Nous avons aussi participé à l’étude à laquelle a pris part le professeur Saint-Louis de l’UQAR. Les responsables de l’étude ont sollicité des autorisations pour venir sur le terrain et la Ville leur a accordé. En 2023, nous avons effectué des travaux pour l’amélioration du drainage de certains fossés. Ils ont porté fruit, parce qu’ils ont amélioré la qualité de l’eau dans le ruisseau. »
Marco Desbiens explique que la prochaine phase de travaux devrait pouvoir s’enclencher en 2026.
« Ce seront des travaux qui auront lieu tout près du site de l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire. Nous avons entrepris plusieurs démarches pour préparer ces travaux, notamment en déposant une demande d’autorisation auprès du ministère de l’Environnement, en faisant des études hydrogéologiques, des études de sols, en plus de la conception de plans et devis. Il nous reste à finaliser les documents pour un appel d’offres : on attend l’autorisation du ministère de l’Environnement. »
Le budget de 4,5 M$ pour un programme d’immobilisations sur cinq ans en lien avec la rivière Rimouski servira à réaliser l’ensemble de la deuxième phase de travaux.
Pas informer sur les dangers
En ce qui concerne le manque d’action de la Ville pour informer les citoyens des dangers reliés à la baignade dans cette eau, Marco Desbiens réitère qu’il est déjà interdit par la Ville de Rimouski de s’y baigner.
« Il y a déjà eu des noyades, dont au moins une, peut-être deux même dans le secteur concerné, tout près du Dynamo. Sur le site internet de la Ville, depuis 10 ans, il y a aussi des affiches. La ZEC interdit également la baignade dans certaines fosses, donc la baignade n’est déjà pas permise dans la rivière Rimouski. »

Selon monsieur Desbiens, la Ville n’aurait obtenu que les résultats préliminaires de l’étude menée par l’OBVNEBSL et l’UQAR.
« Ce n’est pas une information que nous avons eue entre les mains. Au contraire, plusieurs fois par année, nous faisons des tests et de l’échantillonnage au ruisseau de la Cavée. On partage les résultats avec le ministère de l’Environnement et nous avons récemment été en contact avec la santé publique. Aucun de ces intervenants ne nous a signalé de risque pour la santé des humains dans la rivière Rimouski. »
Il demande aux partenaires de contacter la Ville, s’ils ont des informations additionnelles à transmettre et assure que cette dernière sera prête à collaborer, le cas échéant.
Présence de pathogènes
Lorsqu’il a été mentionné à monsieur Desbiens que le plus récent article du Soir.ca sur la question du ruisseau rapportait qu’une analyse d’ADN environnementale, menée en parallèle de l’étude effectuée par l’UQAR, l’organisme des Bassins-Versants et la ZEC Saumon Rimouski, avait détecté la présence de bactéries pathogènes, pouvant provoquer des maladies pour le saumon, mais aussi pour l’humain, le directeur général de la Ville de Rimouski a maintenu sa position.
« Comme je vous dis, ce sont des informations que vous semblez avoir, mais dont je ne dispose pas, alors je ne peux pas vraiment commenter là-dessus. On les invite à s’asseoir avec nous et à nous partager les informations qu’ils détiennent, si on veut pouvoir aller plus loin. »