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Fonction publique : l’Est-du-Québec touché par les compressions

Pas moins de 171 emplois perdus depuis un an
Le SFPQ représente près de 3500 membres dans l’Est-du-Québec, incluant les employés des secteurs public et parapublic. (Photo courtoisie Services Québec)

L’Est-du-Québec est durement frappé par les compressions imposées par Québec à la fonction publique. Entre septembre 2024 et le mois dernier, pas moins de 171 employés ont perdu leur emploi dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord.

Le bilan est lourd avec 22 licenciements au Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et 149 au Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ).

Pour ce dernier, qui représente environ 1760 fonctionnaires dans ces régions, cela représente donc près de 10% des effectifs.

« C’est beaucoup, déplore le président régional du SFPQ. Les coupes de postes sont vraiment drastiques de la part du gouvernement. » Nicolas Gauthier craint que ce ne soit que « la pointe de l’iceberg », alors que Québec envisage jusqu’à 6000 suppressions de postes en trois ans à l’échelle provinciale.

Monsieur Gauthier, qui représente près de 3500 membres dans l’Est-du-Québec, incluant les employés des secteurs public et parapublic, tels que les travailleurs de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ), de l’Agence du revenu et du ministère des Transports, s’inquiète particulièrement de l’impact sur les services aux citoyens.

Ministères clés affectés

Certains ministères sont particulièrement touchés. Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, qui gère notamment l’aide de dernier recours, les effectifs ont diminué de 6,3%.

Les ministères des Ressources naturelles et des Forêts ainsi que de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques ont subi des réductions de 12%.

Le président régional du SFPQ, Nicolas Gauthier (Photo courtoisie)

« Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, s’il y a moins de personnes qui travaillent, ça peut allonger les délais de transmission ou de résolutions de dossiers », appréhende le syndicaliste.

Pour d’autres ministères touchés, ce sont des techniciens de terrain et des inspecteurs en moins pour vérifier que les entreprises respectent les règles.

Retour aux années 1990

Si Nicolas Gauthier est relativement nouveau dans ses fonctions, ses collègues expérimentés lui confirment que ces compressions dépassent celles du gouvernement de Jean Charest, qui a gouverné le Québec de 2003 à 2012.

« On se rapproche plus des coupes des années 1990 sous Lucien Bouchard. On ressent encore ces fameuses coupes dans le secteur de la santé. »

Le premier ministre du Québec, François Legault (Photo courtoisie Émile Nadeau)

L’ironie n’échappe pas au président syndical, puisqu’il rappelle qu’en 2018, le gouvernement de la Coalition avenir Québec avait promis un « grand plan de régionalisation » pour créer des emplois en région, « ce qu’il n’a pas réussi à faire, selon les données qu’on a », constate monsieur Gauthier. « Puis, il coupe encore! »

Troisième région la plus touchée

Avec 6,9 % de suppressions de postes, l’Est-du-Québec se classe au troisième rang des régions les plus affectées, derrière Chaudière-Appalaches et l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec.

Sur le terrain, les conséquences se font déjà sentir, observe le porte-parole régional du SFPQ.

« Il y a des gens qui veulent avoir des réponses à leurs questions et qui se heurtent à des bureaux fermés pour toutes sortes de raisons, soit parce que les postes ont été supprimés ou parce qu’ils ont été centralisés en télétravail. »

Le syndicat craint que les effets de ces compressions ne se fassent ressentir pendant des mois, voire des années, particulièrement dans l’Est-du-Québec, où les services gouvernementaux sont déjà limités.

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