Autoroute 20 : pétition pour réclamer le prolongement
Les entreprises mandatées ont mis leur travail sur pause
La députée de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, lance une pétition demandant au gouvernement du Québec de faire du prolongement de l’autoroute 20 entre Rimouski et Trois-Pistoles une véritable priorité nationale.
Le projet stagne depuis plusieurs années. Les entreprises mandatées pour actualiser les études ont à peine eu le temps de se mettre au travail avant que tout soit mis sur pause.
Sur les 30 M$ prévus, seulement 850 000$ auraient été dépensés, selon madame Blanchette Vézina. Résultat des compressions budgétaires : il n’y aura ni plan, ni étude, ni chantier avant 2030.
« Tous les fonctionnaires du bureau de Rimouski qui travaillaient sur le dossier ont malheureusement été réaffectés à d’autres projets, déplore la parlementaire. C’est inacceptable! On ne peut pas laisser tomber un projet aussi crucial pour notre sécurité et notre développement régional. »
Sécurité humaine et économique
Pour Maïté Blanchette Vézina, l’inaction du gouvernement est incompréhensible. Quand cette route doit être fermée, il n’existe aucun autre axe routier sécuritaire pour assurer la liaison entre l’Est-du-Québec et le reste du territoire, rappelle-t-elle.
Une fermeture paralyse toute l’économie régionale: transport, services de santé, approvisionnement et tourisme.
Les statistiques sont alarmantes. Selon un portrait public de la santé, le Bas-Saint-Laurent figure parmi les pires régions pour la sécurité routière, argue la députée. Chaque année, 19 personnes perdent la vie et 90 sont hospitalisées à la suite d’un accident.

« Dans ces chiffres, ce sont des familles, des travailleurs, des jeunes, mentionne-t-elle. Ces drames sont évitables! »
Chaque jour, 8700 véhicules empruntent ce corridor, un chiffre qui grimpe à 12 000 durant l’été. Ce sont des chiffres comparables à plusieurs tronçons déjà transformés en autoroute ailleurs au Québec, estime madame Blanchette Vézina.
Villages pris en otage
Dans plusieurs villages le long de la route 132, comme Saint-Simon-de-Rimouski, Le Bic et Saint-Fabien, la circulation lourde et le trafic de transit causent des problèmes majeurs de sécurité et de qualité de vie, déplore la porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski.
« Il y a des citoyens qui vivent malheureusement au rythme de ces camions, du bruit, du danger permanent, soulève Blandine Michaud. Sur la route 132 à Notre-Dame-des-Neiges, où il y a l’autoroute, 2200 véhicules circulent par jour. De Saint-Fabien au Bic, c’est 12 000 l’été. Y a-t-il quelqu’un qui trouve ça normal? »

Madame Michaud ne cache pas son exaspération. « On est coincé, on est pris en otage. Chez nous, la 132 a la fluidité d’une autoroute. Sur la 132, les gens se croient sur l’autoroute! »
Un agriculteur de Saint-Simon-de-Rimouski témoigne des défis quotidiens. « Quand on passe avec une batteuse dans le village de Saint-Simon, on n’a pas d’escorte comme les transporteurs d’éoliennes, précise André Rioux. On a la bonne largeur, on est légal. Mais, il ne faut pas qu’il y ait du monde sur le trottoir! »
Rupture politique
Cette pétition marque un tournant pour Maïté Blanchette Vézina, qui a quitté la Coalition avenir Québec notamment pour cette raison.
« Ça fait partie des projets pour lesquels j’ai quitté le parti, confirme la députée indépendante. C’était un engagement que j’avais pris envers la population et que le gouvernement avait aussi pris et qui, pour des raisons électoralistes, a malheureusement été repoussé à 2030. »
La politicienne ne manque pas de critiquer ouvertement les choix du gouvernement Legault, notamment son projet de troisième lien à Québec.

« Les citoyens ici ne me parlent jamais du troisième lien, autrement que pour me dire que c’est de l’argent qui va aller vers un projet, pendant que nous, on n’a pas de premier lien. Le troisième lien n’est pas un projet pour l’Est-du-Québec. C’est un projet pour la région de Québec. »
Mobilisation nécessaire
La pétition s’appuie sur la motion unanime adoptée à l’Assemblée nationale le 24 avril 2024, qui reconnaît l’importance vitale du projet de finalisation de l’autoroute 20 entre Rimouski et Trois-Pistoles. « Maintenant, il faut que les gestes suivent les paroles », insiste madame Blanchette Vézina.
Blandine Michaud espère que cette mobilisation fera la différence. « Au gouvernement, plus on parle fort, plus on est entendu. Ça fonctionne comme ça. »
Pour la porte-parole du comité, le message est clair. « On sort et on n’a pas peur. On n’a pas à être traité comme des demi-citoyens. On a le droit de parole, on existe et il faut le dire! »
Pour signer la pétition:
https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-11673/index.html
Manifestation citoyenne du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20: ce samedi 11 octobre à 14 h sur la Promenade de la mer à Rimouski, avec un point de départ à la place des Anciens-Combattants.