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Une loi pour la parité : maintenant!

L'opinion de Carol-Ann Kack
Le premier ministre du Québec, François Legault, au centre, pose avec son nouveau cabinet après le remaniement ministériel à Québec. (Photo courtoisie Jacques Boissinot- La Presse Canadienne)

Quatre-vingt-cinq ans après l’obtention du droit de vote des femmes, des ex-parlementaires unissent leur voix dans un documentaire afin de partager leur souhait de voir le gouvernement Legault adopter une loi sur la parité avant l’élection de 2026.

L’opinion de Carol-Ann Kack

Avec l’annonce de la diminution de la place des femmes au Conseil des ministres à 12 femmes sur 30 sièges, nous sommes plusieurs à nous désoler de voir la parité prendre le bord. Cela peut sembler sévère comme constat, mais il s’agit d’un enjeu qui reste préoccupant.

Lorsque la parité n’est pas la tendance du moment ni le sujet d’intérêt des chroniqueurs politique, la prédominance de la représentation masculine dans les lieux de pouvoir semble toujours refaire surface, quoi qu’on en dise.

La parité n’est pas encore une norme établie, mais plutôt une avancée fragile sur laquelle on devra veiller ensemble.

Je sais que j’écris régulièrement de la place des femmes en politique et dans les lieux de pouvoir, mais à voir les commentaires que suscitent certaines de mes chroniques, il semble qu’il y a encore matière à discussion. Évidemment, le fait que je sois une femme, que je me sois présentée à deux reprises aux élections provinciales et que je côtoie des personnalités politiques dans les dernières années n’est pas étranger au fait que cela me préoccupe et que je considère que le sujet est encore d’actualité.

Je crois que l’on sous-estime fortement le fait que des inégalités existent, et c’est pourquoi il me semble que le sujet est loin d’être épuisé.

Lâchez-moi avec la compétence

« L’important c’est que la personne la plus compétente obtienne les fonctions, pas qu’elle soit choisie en fonction de son sexe ».

Derrière cette idée vient la prémisse « Que le meilleur gagne », mais le problème c’est qu’à compétences égales, les hommes sont plus susceptibles d’être contactés par les partis politiques pour être candidats, ou encore, de se présenter aux élections, et ce, pour plusieurs raisons.

Les femmes ne sont donc pas exclues par manque de compétence, mais plutôt en continuité de leur traditionnelle absence des milieux politiques.

Front commun pour la parité

La participation d’anciennes députées et ministres de tous les partis et qui met de l’avant la nécessité d’adopter une loi sur la parité au Québec a de quoi attirer notre attention. Je vous invite à en faire le visionnement.

Le film s’intitule Manifeste pour une loi sur la parité : des politiciennes prennent la parole. Initié par le Groupe Femmes Politique Démocratie, il est accessible gratuitement sur YouTube depuis peu.

Au-delà de s’entendre sur les iniquités existantes dans le système politique actuelle, les 17 ex-parlementaires qui participent au court-métrage, aussi différentes soient-elles (de Pauline Marois à Dominique Anglade, en passant par Émilise Lessard-Therrien, Marie-Ève Proulx, Méganne Perry Melançon ou encore Louise Harel), s’entendent de façon unanime que seule une loi sur la parité permettrait de protéger la représentativité de notre démocratie et d’assurer la présence des femmes en politique à long terme.

Dominique Anglade (Photo Facebook)

De la part de femmes provenant de tous les partis représentés à l’Assemblée nationale, on peut s’entendre que ce n’est pas une proposition radicale, mais plutôt une proposition nécessaire qui a le potentiel de faire consensus. Et ça, c’est rare en politique.

Appel à nos élus

Je souhaite en profiter pour lancer une invitation à nos députés provinciaux du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Le contexte politique et social actuel est tellement rude, il me semble que nous sommes dus pour de la fierté, pour une victoire.

Nous avons avec ce projet de loi la possibilité de faire une avancée notable : le genre de progrès qu’on est capable de faire au Québec et qui continuera de le distinguer du reste du Canada. Une avancée qui ne coûterait pratiquement rien à part du courage politique, et qui n’exigera de vous que d’être des actrices et acteurs de soutien à la mise en place d’un travail transpartisan qui permettrait l’adoption d’un tel projet de loi.

Êtes-vous prêts à faire partie de ceux qui rendront possible ce legs pour l’avenir du Québec?

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