Enfin opérée aux États-Unis après l’enfer
La Rimouskoise Kathy Roy témoigne de ses douleurs intenses
Après avoir subi un enfer pendant de longues années en raison d’un prolapsus (une descente d’organes), la Rimouskoise Kathy Roy voit enfin la lumière au bout du tunnel. Elle se rendra du 20 novembre au 3 décembre à Saint-Louis, aux États-Unis, pour se faire opérer.
Son cauchemar a commencé après son premier accouchement, il y a 14 ans.
« Je ne m’attendais pas à ça du tout. J’avais plein de projets, j’étais sportive et je me voyais faire des activités avec mon enfant. Ce n’est pas ce qui est arrivé. J’avais un être de qui je devais m’occuper, mais j’avais quelque chose qui sortait de mon vagin et les douleurs étaient constantes », raconte madame Roy.
Les médecins qu’elle a consultés à Rimouski et à Québec lui ont dit que tout allait reprendre sa place avec de la physiothérapie, ce qui n’a pas été le cas. Elle a même eu l’approbation d’une gynécologue pour avoir un deuxième enfant.
« À la 16e semaine de grossesse, ça a commencé à ressortir encore plus. Je ne pouvais plus uriner et aller à la selle. J’étais toujours rendue à l’urgence. Ça a été une grossesse épouvantable. J’avais peur de perdre mon bébé. »
Kathy Roy déplore le fait de ne pas avoir reçu d’aide du milieu hospitalier pendant tout le processus.
« On m’a dit de me faire moi-même des cathéters, même si j’étais enceinte avec une bedaine. L’humanité et la compassion n’étaient pas là. On me disait que c’était dans ma tête. Nous avons été laissés à nous-mêmes. L’employeur de mon conjoint lui permettait de venir me faire des cathéters quand j’avais besoin d’uriner. Ma mère était là aussi pour m’aider. »
Après la naissance de son fils, sa paroi vaginale était descendue de 18 centimètres à l’extérieur de son corps.
Opération à Québec
Elle s’est finalement fait installer deux prothèses vaginales, trois mois après l’accouchement.
« J’étais en fauteuil roulant et je ne pouvais plus marcher. J’ai su ensuite que j’étais en choc post-traumatique à ce moment-là. J’étais dans un brouillard et en mode survie. »

Malgré l’intervention, les douleurs ont persisté. Kathy Roy a essayé la massothérapie, la physiothérapie, la chiropractie, l’ostéopathie et elle a reçu des infiltrations.
« Je me suis rendu aux médicaments. Il a fallu que je recommence à travailler, que la vie continue et que l’argent entre. Je travaillais alors en garderie. J’ai décidé d’ouvrir mon service de garde à la maison, mais j’avais tout le temps des douleurs. Je tombais par terre tellement j’avais mal. »
Pause de deux ans
Madame Roy a dû prendre une pause de deux ans et a commencé à faire des recherches. Elle a trouvé sur Facebook la page L’Expérience Ameshée et découvert que d’autres femmes vivaient la même chose qu’elle. Un médecin américain spécialisé dans ce type de problème permet à ses patientes de retrouver une meilleure qualité de vie.
« Dr Dionysios Veronikis enlève les prothèses, il attend de voir comment le corps réagit et il installe une autre prothèse mieux adaptée au besoin. Il fait ça depuis des années. »
Celle qui est aujourd’hui éducatrice spécialisée en milieu scolaire a confiance que l’intervention soit bénéfique. Passionnée par son travail, elle est impatiente de retrouver une vie normale.
Sociofinancement pour soutenir Kathy
L’opération de Kathy Roy, aux États-Unis, n’est pas couverte par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Elle et sa famille devront débourser autour de 60 000 $. C’est pour cette raison que son conjoint, Dave Pouliot, a lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe.
« Ça comprend l’avion, l’opération, l’accompagnement et la convalescence. Je m’en vais rester dans une maison avec d’autres femmes qui vont subir la même opération que moi. Nous allons toutes être ensemble », dit-elle.

Depuis le lancement de la campagne de sociofinancement, Kathy Roy dit avoir un soutien de la communauté et se sentir moins seule. « On me dit souvent que ça ne paraît pas que je vis avec ça. »
En rendant son histoire publique, elle souhaite conscientiser les gens au prolapsus. « Que ce soit ta mère, ta cousine, ton amie, il faut en discuter ensemble. Il y a des femmes qui ne veulent pas parler de ça parce que c’est gênant, mais ça peut arriver et ce n’est pas dans leur tête. »
La Rimouskoise dit avoir longuement réfléchi avant de prendre la décision d’aller subir cette intervention, même si le résultat n’est pas garanti.
« Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête. Dr Veronikis est tellement transparent que j’ai confiance en lui. J’ai parlé à des personnes qui se sont fait opérer et elles vont mieux. Il y a toujours de l’amélioration, mais ça dépend des ravages faits par la prothèse. »
Objectif de 20 000 $
Il est possible de soutenir financièrement Kathy Roy au www.gofundme.ca sur la page « Ensemble, offrons une seconde chance à Kathy ». L’objectif est fixé à 20 000 $.
« C’est une femme extraordinaire, forte et lumineuse, qui lutte contre des douleurs constantes suivant ses accouchements. Nous savons que le montant est élevé, mais chaque don, aussi petit soit-il, nous rapproche de cet espoir. Kathy ne baisse jamais les bras. Malgré la douleur, elle continue de travailler, de s’occuper de nos enfants, de sourire et de garder espoir. Elle fait preuve d’un courage surhumain. Et si vous ne pouvez pas donner, un simple partage de cette page serait déjà un immense geste. Kathy mérite une vie sans douleur. Mon amoureuse mérite de respirer, de marcher, de dormir… sans souffrir.
Elle mérite de vivre pleinement, tout simplement », a écrit Dave Pouliot sur cette page.