La seule véritable amélioration à la 132… c’est de compléter la 20
Lettre ouverte de Denis Marcoux, ex-maire de Saint-Simon-de-Rimouski
J’ai déjà publié deux opinions dans des médias écrits sur le sujet. Le premier portait sur l’absurdité de construire une autoroute conçue pour concentrer presque tout le transport des biens par camion, tout en laissant de côté la voie maritime et le rail, puis de ne même pas la compléter.
Lettre ouverte de Denis Marcoux, ex-maire de Saint-Simon-de-Rimouski
Et le plus incohérent, c’est que le tronçon manquant ne se trouve pas à l’une des extrémités, mais un 47 km absent entre deux grands centres, forçant ainsi toute la circulation lourde à se détourner par la campagne et des zones habitées.
Le second article concernait les recherches sur les sous-sols aux abords du fleuve qui ont eu lieu après l’effondrement de la 132 près de Saint-Fabien en 1976.
Les études ont démontré l’existence ici et là sur les deux rives du fleuve de dépôts d’argile sensible, un matériau qui semble solide, mais qui se liquéfie lorsque les charges deviennent trop lourdes ou sous de trop fortes vibrations.
Après que la 132 ait englouti des véhicules en ce décembre fatidique de 1976, d’autres glissements de terrain se sont produits ailleurs dont la cause semble être reliée.
Et dernièrement une partie de l’autoroute 40 s’est enfoncée près de Berthierville, et on peut se demander si le sous-sol instable y a contribué.
Une résidente de Saint-Simon-de-Rimouski nous faisait remarquer que la 132 s’était légèrement enfoncée depuis sa construction dans le secteur des tourbières, aux limites avec Saint-Fabien.
Certains m’ont accusé de faire une campagne de peur en divulguant ces données. Ce n’est pas mon intention. Je continuerai moi-même de circuler sur le 132 malgré tout.
C’est la route que nous avons, hormis les rangs de l’arrière-pays, pour nous rendre d’une ville à l’autre. Mon point est que la route 132 n’a jamais été conçue pour soutenir une telle circulation, ni en charge ni en quantité.
Voie de contournement ?
En tant que maire (sortant) de Saint-Simon-de-Rimouski, j’entends parfois des propositions visant à créer une voie de contournement afin de soulager la population du trafic infernal qui traverse la rue principale.
L’idée se comprend : les camions sont nombreux, bruyants et rendent la circulation difficile, au point que plusieurs habitants préfèrent éviter le secteur, surtout les enseignants avec des enfants.
Mais un tel projet ne se fait pas sans conséquences. Il faudrait procéder à des expropriations, peut-être sur des terres cultivées, ou encore traverser des zones de campagne, des boisés, voire des érablières.
De plus, pour être utile, cette voie devrait être conçue pour accommoder la même circulation lourde que celle d’une autoroute, autrement, on ne ferait qu’ajouter un simple chemin de campagne.
Or, cette solution ne fait que repousser le problème sans le régler. Si cette circulation demeure celle de la 20, alors c’est bien la 20 qu’il faut compléter, et non multiplier les détours au prix de notre territoire. Soyons cohérents!

Pour reprendre les paroles du premier ministre Legault : « Assez c’est assez! ». Manque-t-on d’argent? Mais pensez-vous qu’à un appel pour les services d’urgence que la municipalité regarde l’état de son budget avant de décider d’y répondre? Il y aurait du monde envoyé en prison si c’était le cas.
Cette situation aberrante qui perdure depuis des décennies doit cesser. S’il le faut, le gouvernement doit emprunter l’argent qu’il faut pour répondre à cette urgence.
La 132 a déjà été améliorée au fil des années, et d’autres améliorations sont prévues. Mais aucune de celles contemplées ne peut être considérée suffisante pour répondre aux exigences de cette circulation croissante sur l’autoroute 20.
En définitive, la seule véritable amélioration à la 132… c’est de compléter la 20.