Deuil périnatal : prendre un moment pour se recueillir
Cérémonie des anges présentée au parc Beauséjour de Rimouski
Une dizaine de familles rimouskoises se sont recueillies, ce mercredi 15 octobre, au parc Beauséjour, pour la Cérémonie des anges qui s’est tenue dans le cadre de la journée de sensibilisation au deuil périnatal. Pour Betty Vouillon, il s’agit d’une occasion de prendre un temps d’arrêt.
« Quand ça arrive, on ne réalise pas forcément. Le temps passe et on range ça dans un petit coin en se disant qu’on passe à autre chose. Avec le temps, on se rend compte que c’est toujours là », dit-elle.
Madame Vouillon souligne que ce rassemblement annuel permet de réaliser que d’autres femmes ont vécu le même drame. Il brise l’isolement souvent associé au deuil périnatal.

« Dans ce genre d’événement, il y a beaucoup de solidarité et on se rend compte qu’on n’est pas tout seul à le vivre. C’est un peu tabou. La plupart des femmes n’en parlent pas. On vit cette souffrance en silence. C’est important pour se souvenir de ces petits bébés qu’on ne verra jamais grandir. »
Le deuil périnatal est vécu lors de la perte d’un enfant, que ce soit pendant la grossesse, à l’accouchement ou au cours de sa première année de vie.
17e cérémonie à Rimouski
La Cérémonie des anges était organisée pour une 17e année par le Centre périnatal Entre Deux Vagues. Les participants ont marché avec un lampion au nom de leur bébé. Il contenait une feuille ensemencée sur laquelle ils ont pu écrire un message et qui deviendra une plante.
« Pour les familles, c’est un moment de recueillement et de reconnaissance de leur vécu. Dans certains cas, ça fait plusieurs années, mais c’est pour reconnaître la présence de ce bébé dans leur vie », explique la formatrice en périnatalité au Centre, Gabrielle Gauvin.

La Rimouskoise, qui a elle-même vécu un deuil périnatal il y a une dizaine d’années, soutien que ce rendez-vous annuel permet aussi de sensibiliser.
« C’est un deuil qui est souvent invisible. Il y a des gens de l’entourage qui n’ont pas nécessairement rencontré le bébé ou qui ne reconnaissent pas l’importance de ce deuil dans la vie d’une famille. »
Deuxième journée québécoise
Le 15 octobre est la Journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal. Cette date est officiellement reconnue seulement depuis l’an dernier.
« C’est la journée mondiale depuis longtemps, mais au Québec c’est récent. C’est une reconnaissance supplémentaire », mentionne madame Gauvin.
Elle ajoute que, cette année, la journée a été l’occasion pour des organismes qui interviennent en deuil périnatal de sortir une lettre ouverte pour avoir une meilleure reconnaissance du Régime québécois d’assurance parentale.
« Ce ne sont pas toutes les situations qui permettent d’avoir un congé de maternité ou de paternité. C’est un deuil qui nécessite un temps d’arrêt pour se souder ensemble comme famille et comme couple. Les familles n’ont pas besoin que ça vienne avec un stress financier. »
Les familles qui souhaitent obtenir plus d’informations sur les services du Centre Entre Deux Vagues, en lien avec le deuil périnatal, peuvent communiquer avec l’équipe au 418 723-3944.