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Rimouski-Forestville : prêt à lever l’ancre, mais toujours en attente

L'opinion de Robin Lebel
Le promoteur de la Traverse Rimouski-Forestville, Louis-Olivier Carré, discute avec le maire sortant de Rimouski, Guy Caron. (Photo Le Soir.ca-Olivier Therriault)

Nous voilà en octobre 2025. Aura-t-on enfin droit à un dénouement favorable dans le dossier de la traverse Rimouski–Forestville ?

L’opinion de Robin Lebel

Le promoteur derrière le projet de relance, Louis-Olivier Carré, président-directeur général des Industries Rilec de Rimouski, m’a accordé un peu de temps pour faire le point sur ce dossier qui ne peut et ne doit plus s’étirer.

En abordant la question des délais, monsieur Carré est allé droit au but. Le ton employé ne laissait pas de place au doute : il y a urgence. Comme il l’explique, le dossier est prêt, tout est en place, il ne manque que l’engagement des élus, qui doit maintenant se traduire en actions concrètes.

« Le futur maire de Rimouski doit se positionner clairement. Les municipalités des deux rives doivent croire en leur corporation et lui donner les moyens d’agir au bénéfice des citoyennes et citoyens. La traverse est un projet structurant et doit être portée par tous », explique-t-il. 

Une affiche sur les bureaux de la traverse indique le retour du service en 2026. (Photo Le Soir-ca – Annie Levasseur)

Combien de fois les utilisateurs ont-ils été frustrés par la gestion du F.-A.-Gauthier ? Tantôt en cale sèche, tantôt à l’arrêt à cause d’un bris ou encore paralysé par des conflits de travail. Même les grévistes, parfois, ont tenté de soutenir une clientèle prise en otage par ces déboires à répétition.

Les camionneurs, eux, doivent trop souvent faire le détour par Québec pour assurer l’approvisionnement essentiel, se retrouvant ensuite coincés sur le quai de Tadoussac dans l’espoir que les traversiers remplissent leur mandat.

Le problème est entier. La solution, elle, est sur la table, avec un entrepreneur privé prêt à relancer la desserte Rimouski–Forestville avec un traversier fiable, constant et complémentaire au réseau existant.

Navire construit en Grèce

Le navire proposé, un traversier de 265 pieds de long et 52 pieds de large, serait construit en Grèce. Il offrirait un grand confort et une stabilité accrue, même par vent fort. En service de mai à octobre, il pourrait accueillir jusqu’à 90 véhicules et 300 passagers, pour une traversée d’un peu moins de deux heures.

Le navire réservé par Louis-Olivier Carré. (Photo archives)

D’accord, nous n’aurons pas l’autoroute 20 avant plusieurs années. Mais pouvons-nous au moins obtenir un service de traversier à la hauteur des besoins démontrés depuis plus de 20 ans, lorsque le catamaran assurait la liaison entre les deux rives ? Il faisait le travail, certes, mais ce que Rilec met aujourd’hui à notre portée est d’un tout autre calibre.

Est-il trop tard pour en faire un enjeu politique ? Il ne reste que sept mois avant le lancement du projet. Le moment est venu d’envoyer un signal fort. Il faut que nos élus adoptent une position claire et que le gouvernement reconnaisse que des traverses privées, comme Rimouski–Forestville et Trois-Pistoles–Les Escoumins, doivent faire partie de la solution dans l’offre de transport interrives au Québec.

Louis-Olivier Carré a investi énormément de temps et d’énergie dans ce projet qui lui tient à cœur. C’est un professionnel convaincu, qui sait où il va. Ne reste qu’à espérer qu’il soit enfin entendu.

Le temps file, vous savez. Un tel projet ne passera pas deux fois.

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