La Bible selon le Chat
Le Belge Philippe Geluck raconte la création du monde à sa façon
Si vous connaissez déjà l’humoriste et dessinateur belge Philippe Geluck, et son personnage appelé simplement le Chat, vous êtes déjà habitués à son imagination désopilante et ses jeux de mots marrants. Avec La Bible selon le Chat, il raconte, à sa façon délinquante, rien de moins que la création du monde, en s’inspirant de la Bible.
Au commencement, il y avait les ténèbres! Et Dieu dit, non sans s’être frappé le genou sur un tabouret avant de trouver l’interrupteur : « Que la lumière soit! »
En accéléré, on assiste ensuite à la création du ciel et de la terre. Toute une panoplie de dinosaures surgissent, pour connaître aussitôt la disparition. Dieu se prend alors d’affection pour un pauvre mouton, qu’il créa à partir d’un nuage sur lequel il vissa quatre pattes. Il le prit d’ailleurs comme modèle pour concevoir les autres animaux de la nature.
Dieu peut bien être parfait, ça ne l’empêche pas de commettre des erreurs avant d’en arriver à un certain équilibre. Imaginez un rhinocéros avec une toison de laine dans un pays tropical… Ou un mouton avec des ailes.
Le Livre second porte davantage sur la création de l’humain, une sorte de singe qui aura pour rôle de gérer toute cette création abracadabrante.
On voit passer les Rois mages et leurs curieux présents. Sur son arche, Noé réussit à embarquer des couples de différentes espèces, et cette promiscuité n’est pas sans susciter de la jalousie chez les animaux confinés sur le petit navire pendant 150 jours.
Mais c’est surtout le jeune humain nouveau-né, Adam, qui est au centre de l’histoire. Signalons qu’il ne peut pas manger de pommes car est tombé dedans (dans les pommes) quand il était petit.
En plus, il a fallu lui créer une conjointe car en grandissant, les hormones en ébullition, Adam faisait des avances à plein d’animaux. Dieu n’avait-il pas recommandé à tous de se multiplier… m?
Plusieurs ébauches avant de le satisfaire
Concevoir une camarade de jeu à l’image d’Adam a nécessité plusieurs ébauches avant de le satisfaire. Aux petits soins avec Adam, la nouvelle conjointe lui fait déguster une belle tarte aux pommes, fruit défendu.
C’est alors que Dieu, mécontent, les a chassés du paradis terrestre. Ils s’installèrent dans une caverne pour y faire des enfants et aussi, de beaux dessins sur les murs préhistoriques. Une chicane entre Caïn et Abel a été le début d’une tradition de violence dans l’humanité.
Il y a de quoi rigoler, n’est-ce pas ? C’est dommage que certains adeptes d’autres religions n’aient pas un tel sens de l’humour pour voir leurs croyances sous des angles moins sérieux.

Éditions Casterman, Belgique, 2013, 192 pages (pour les deux tomes). Le livre n’est plus disponible en librairies, mais on peut le trouver dans les bibliothèques.
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