Jacques Mailhot est décédé
Ancien dur à cuire des Mariniers de Rimouski de la Ligue républicaine de hockey
Les amateurs de hockey rimouskois pleurent la perte d’un dur à cuire au cœur tendre. L’ancien des Mariniers de Rimouski de la défunte Ligue républicaine, Jacques Mailhot, est décédé à l’âge de 63 ans.
Celui qui avait été l’un des préférés de la foule lors de ses deux saisons dans le Bas-Saint-Laurent avait confirmé sur sa page Facebook, le 4 octobre dernier, avoir subi un arrêt cardiorespiratoire.
« Heureusement, ma formidable conjointe, Susan, devait venir me chercher quelques minutes plus tard. C’est ce qui m’a sauvé. J’étais déjà à l’hôpital lorsque mon cœur a cessé de battre à quatre reprises, entouré de brillants spécialistes à l’unité de soins intensifs de cardiochirurgie de Temple Scott & White (au Texas). Il me faudra un an pour réapprendre à respirer et à marcher, mais je vais y arriver. Merci pour tous les mots gentils et les prières », pouvait-on lire dans une publication du 14 octobre.
Gentillesse et humour
Pour ses talents de pugiliste, mais surtout pour sa gentillesse, sa camaraderie et son humour, Mailhot a fait la joie des partisans des Mariniers qui se rendaient au Colisée Financière Sun Life lors de ses deux saisons complètes avec l’équipe de Ligue républicaine de hockey, en 1985-1986 et 1986-1987.
Plusieurs de ses célèbres combats circulent toujours sur les réseaux sociaux et témoignent d’une époque pas si lointaine de la frénésie du hockey à Rimouski.

« Comme journaliste sportif, dès ma première rencontre avec le coloré Jack, on s’est tout de suite compris. Jacques avait beaucoup d’autodérision, mais il appréciait tous les gens avec qui il avait des contacts, particulièrement ses coéquipiers pour qui il aurait tout donné. Je ne veux pas parler pour eux, mais tout comme moi, les adversaires sur la glace de Jacques Mailhot, les Marc Roy, René Labbé, les frères Roberge, Mario et Serge et les autres sont tristes aujourd’hui suite au grand départ d’un des leurs », a commenté l’ex-descripteur de l’Océanic, Michel Germain, à l’emploi de CFER-TV dans les années 80.
Natif de Shawinigan, Jacques Mailhot vivait depuis 1996 à Austin, au Texas, où il occupait un poste de superviseur de la logistique pour un magasin de vente au détail d’outils et d’équipements.
Des conséquences néfastes
Sa carrière professionnelle lui a permis d’atteindre la LNH, en 1988-1989, où il a disputé cinq parties avec les Nordiques de Québec. Plusieurs nostalgiques se souviendront de sa bataille avec Cam Neely, des Bruins de Boston, qui lui avait fait voir des étoiles.
« Je voulais jouer au hockey, mais je n’étais pas très bon. Je me suis dit : OK, je vais jouer pour me battre et je serai payé. J’avais peur d’y aller, mais je l’ai fait. Quand 15 000 personnes t’acclament au Colisée de Québec parce que tu viens d’en coucher un, c’est enivrant. Ça fait du bien », racontait-il au collègue Marc de Foy du Journal de Montréal et du Journal de Québec, en 2023.
Cette vie de bagarreur lui a toutefois fait subir des dizaines de commotions cérébrales qui ont eu des conséquences néfastes sur sa vie, dont des douleurs chroniques ainsi que des problèmes de dépression et d’anxiété.

Présentant tous les signes associés à l’encéphalopathie traumatique chronique, maladie dégénérative des cellules du cerveau attribuable à des traumatismes crâniens, il était aussi traité pour contrer les effets de la maladie d’Alzheimer.
À l’instar de plusieurs anciens athlètes, Mailhot s’était engagé à léguer son cerveau à la fondation Concussion Legacy de Boston à son décès.
« La médecine peut procéder à des greffes de cœur, mais elle ne peut te greffer un autre cerveau. Je déconseille aux jeunes de se battre. Il n’y a pas de bagarres au hockey européen ni dans les ligues universitaires. Les joueurs sortent des universités avec un diplôme en poche », disait-il à Marc de Foy.

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