Le fond du baril politique au Québec
L'opinion de Robin Lebel
L’élite de notre société n’a à peu près plus aucun intérêt pour la politique. Pourtant, le déclenchement des élections provinciales est à nos portes. Moins d’un an avant le début des élections qui se tiendront le 5 octobre 2026.
L’opinion de Robin Lebel
Qu’a-t-on à se mettre sous la dent présentement? Il y a le Parti québécois, qui promet un référendum s’il est élu. Certains d’entre nous ont même reçu un dossier économique complet d’une hypothétique victoire référendaire durant leur mandat.
Malheureusement, ce document date déjà de 2023. Un bien beau dossier, sauf qu’il ne parle pas des droits de douane imposés par le régime de Donald Trump depuis l’été 2025. L’économie mondiale traverse une crise qu’on n’a pas vue depuis les années 30.

Même si on aime bien l’idée d’un pays qui serait viable sur le plan économique, le doute est énorme, pour ne pas dire plus. Que fera l’oncle Donald s’il voit, durant son mandat, une bourgade sans armée, dotée d’hydroélectricité, d’aluminium, d’eau douce à n’en plus finir, tout autant que de minéraux stratégiques qui se trouvent tout juste à portée de main, prêts à être cueillis comme un fruit mûr?
Le gouvernement américain a déjà son pied-à-terre chez nous, à Sept-Îles, avec la compagnie Métaux Torngat et le président du CA, Thomas F. Gilman, un donateur du Parti républicain (source : Radio-Canada). Voyons, il ne fera rien de méchant, tout le monde sait ça. Un vrai ti-coq en pâte, l’ami Donald.
Rien de mieux à dire
On a aussi, au Québec, le Parti libéral, avec à sa tête Pablo Rodriguez, qui n’a trouvé rien de mieux à dire, en plein parlement le 21 novembre dernier, que le Québec devra signer un jour la Constitution canadienne. Inutile de dire qu’il a eu droit à une levée de boucliers de la part de tous les autres partis en chambre. Comme le dirait si bien mon voisin : « Ça commence bien. »

Pour un homme qui s’est montré aussi présent en public que le fantôme de ma grand-mère depuis sa victoire du 14 juin dernier, avouons que sa première journée au parlement a de quoi inquiéter.
Inutile de parler de la CAQ. Un parti sur ses derniers balbutiements, qui ne sait plus où donner de la tête.
Alors, on fait quoi? Peut-on convaincre Paul St-Pierre Plamondon de revenir sur ses paroles afin de remettre l’idée d’un référendum aux calendes grecques? Il a affirmé encore la semaine passée qu’il tiendra le référendum dès son premier mandat, fin de la discussion.
C’est ce qui me fait dire que nous atteignons le fond du baril sur le plan politique au Québec. La qualité des candidats est, en moyenne, moindre que par le passé. Les blagues de mauvais goût, les critiques, parfois crues et méchantes à souhait, laissent des traces un peu partout chez nos leaders présentement. De quoi en décourager plus d’un de se présenter en politique.
Être politicien en 2025, c’est comme accepter de se mettre une cible dans le dos tout en fournissant les tomates à qui veut bien servir de tireur d’élite. Les attaques sont gratuites et arrivent de partout. Trop souvent aussi, les baveux se cachent et restent anonymes pour émettre des commentaires tout aussi cruels qu’insultants.
Comme population, je pose la question : qu’avons-nous comme résultat en nous comportant ainsi? La réponse est toute simple : l’élite de notre société a tiré sa révérence, en grande majorité, de la politique. Elle préfère, et de loin, se faire voir sur des balados en se montrant sous son meilleur jour, tout en faisant crever de jalousie les p’tits morveux qui auraient tant aimé les pourfendre sans aucune raison.
On a les dirigeants qu’on mérite, semble-t-il. Comme le disait si bien Jean Chrétien : « Que voulez-vous, on a couru après. »


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