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Fabricants d’armoires : les surtaxes de Trump frappent fort

Nouvelles mesures protectionnistes de Donald Trump
Un travailleur de Miralis. (Photo courtoisie)

Les entreprises de fabrication d’armoires du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie encaissent un dur coup avec les nouvelles mesures protectionnistes de Washington. Depuis le 14 octobre, une taxe de 25 % s’applique aux armoires de cuisine et aux meubles-lavabos exportés vers les États-Unis, un marché crucial pour les ateliers de la région.

Cette offensive tarifaire ne s’arrête pas là. Les produits en bois rembourrés et le bois d’œuvre sont également visés par une surtaxe de 10 %.

Mais, c’est surtout l’échéance du 1er janvier qui inquiète : les droits de douane sur les armoires doubleront pour atteindre 50 %, à moins d’une entente entre Ottawa et Washington d’ici là.

Pour justifier ces barrières tarifaires, la Maison-Blanche brandit l’article 232 du Trade Expansion Act, un outil législatif réservé aux enjeux de sécurité nationale.

Cette stratégie signifie que même les marchandises protégées par l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) ne bénéficient plus de leur exemption habituelle à la frontière.

L’administration américaine défend sa position en évoquant le rôle « essentiel » des produits forestiers dans la « construction », l’« habitation » et même le « transport de munitions ».

Un raisonnement qui laisse perplexes les artisans de la région, qui voient mal le rapport entre leurs armoires de cuisine sur mesure et la défense des États-Unis.

Entreprises régionales en péril ?

Pour des fabricants comme Miralis, établi à Saint-Anaclet-de-Lessard depuis plus de 45 ans, ou Armoires des Monts, qui œuvre à Sainte-Anne-des-Monts depuis 1979, ces taxes représentent une menace sérieuse.

Misant sur la qualité et le travail sur mesure, ces ateliers dépendent fortement du marché américain pour écouler leur production.

Dans un secteur où les marges bénéficiaires sont déjà minces, imposer une taxe de 25 %, qui grimpera possiblement à 50 %, place les entrepreneurs devant un dilemme impossible : hausser les prix et perdre des contrats ou maintenir les coûts et voir fondre leur rentabilité.

Les entreprises de fabrication d’armoires, comme Miralis, encaissent les nouvelles mesures protectionnistes des États-Unis. (Photo courtoisie)

Pour les dizaines d’employés qui travaillent dans ces manufactures de l’Est-du-Québec, l’avenir dépend maintenant des tractations diplomatiques entre Ottawa et Washington.

En attendant, l’incertitude règne dans les usines où l’on fabrique, depuis des décennies, des cuisines destinées aux foyers américains.

Impact encore inconnu

Le Soir a tenté de joindre des entreprises de fabrication d’armoires du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, mais sans succès.

La directrice générale de l’Association des fabricants et détaillants de l’industrie de la cuisine du Québec (AFDICQ) avait accepté notre demande d’entrevue. Mais, à quelques heures avant le moment convenu, elle a refusé notre requête. 

« Comme l’imposition des tarifs douaniers à nos membres exportateurs est récente, nous n’avons pas encore de données globales qui nous permettraient de nous prononcer sur la situation et sur les impacts sur nos membres, a fait savoir Virginie Cloutier. Pour cette raison, le conseil d’administration de l’AFDICQ préfère que nous déclinions votre demande d’entrevue. »

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