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Rimouski : le ruisseau Levasseur fait l’objet d’une préétude

Démarche concertée de longue haleine pour ce bassin-versant
Ruisseau Levasseur, secteur aval, Rimouski (Photo courtoisie – Emilie Young-Vigneault).

L’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL) réalise une préétude dans le bassin versant du ruisseau Levasseur afin d’y recueillir des informations nécessaires pour améliorer la qualité de l’eau et la biodiversité.

Il s’agit d’un ruisseau tributaire prioritaire de la rivière Rimouski, situé à proximité de la rue Tessier et de la rue Barrée, dans le district Saint-Odile.

Cette préétude fait suite à des analyses de la qualité de l’eau qui la qualifient de douteuse depuis plusieurs années. Le problème avait d’abord été soulevé en 2002, alors que les concentrations de phosphore et d’azote dépassaient le critère de protection de la vie aquatique, posant un risque pour certaines espèces présentes comme le saumon atlantique et l’omble de fontaine.

Notons qu’il n’y a pas de lien entre la situation du ruisseau Levasseur et celle du ruisseau La Cavée

« La qualité d’un cours d’eau varie selon les activités dans le bassin versant. S’il y a des activités anthropiques, il n’est pas rare d’y voir un impact sur la qualité de l’eau, d’où l’importance d’avoir de bonnes pratiques (ex.: installations septiques aux normes, bandes riveraines efficaces, couverture des sols, etc.) et de travailler à des solutions concrètes où l’ensemble des usagers sont impliqués », explique la codirectrice par intérim de l’Organisme, Alexa Bérubé Deschênes.

L’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent souligne la mobilisation du milieu dans ce dossier. Entre 2010 et 2015, 13 propriétaires d’entreprises agricoles ont participé à une démarche collective visant à améliorer la qualité de l’eau du ruisseau Levasseur, dont le bassin versant est utilisé à plus de 70% par le milieu agricole.

« Il y a eu beaucoup d’aménagement et de solutions qui ont été faites directement en champs chez les producteurs », ajoute madame Bérubé Deschênes.

Il est notamment question d’aménagements en champ pour réduire l’érosion des sols et le ruissellement, des travaux de stabilisation des berges, un nettoyage du cours d’eau, des plantations en bande riveraine, la création de 20 seuils fauniques et l’installation de panneaux de sensibilisation.

« Pendant ces années-là, il y a aussi eu un suivi de qualité d’eau, qui ont démontré que la qualité de l’eau était douteuse. En 2023 et 2024, l’Organisme a refait certains inventaires pour voir ce qui en était, 10 ans après et déterminer s’il y avait toujours une problématique du côté de la qualité de l’eau, parce qu’on remarquait aussi un panache de sédiment dans la rivière. »

Après vérifications, l’Organisme a constaté que la qualité de l’eau y était effectivement encore douteuse.

« C’est quelque chose qui s’explique par différentes sources. Il y a des installations septiques, des gens qui habitent à proximité, ainsi que de routes, alors les sources sont multiples. »

En ce qui concerne les sédiments dans la rivière, madame Bérubé Deschênes indique qu’il n’est pas exclu qu’ils soient de source naturelle.

« La rivière a quand même un bon dénivelé, avec de bons cours d’eau aussi, mais nous avons quand même constaté la présence de phosphore, d’azote et de coliformes fécaux. »

Elle mentionne que le phosphore et l’azote sont des éléments nutritifs qui peuvent être utilisés dans des champs ou dans des installations septiques.

« Leur présence peut provenir de différentes sources, mais lorsque ça s’en va vers les cours d’eau, ces éléments font pousser les algues et les plantes aquatiques, ce qui a pour effet d’augmenter le vieillissement des cours d’eau. »

Du côté des coliformes fécaux, leur présence dans le ruisseau est assez élevée selon l’Organisme.

« Il s’agit d’un paramètre qui peut affecter la santé, si les gens s’y baignent, mais encore là, nous l’avons testé dans le ruisseau Levasseur, mais pas dans la rivière Rimouski. On ne peut donc pas dire qu’il y aura un impact sur la rivière Rimouski, puisque c’est probablement dilué. »

L’Organisme indique n’avoir jamais constaté la présence de baigneurs directement dans le ruisseau Levasseur.

Une caractérisation des macroinvertébrés benthiques (vers aquatiques, larves d’insectes, etc.) faite dans le cadre du projet actuel permettra d’obtenir davantage d’informations quant aux impacts des enjeux ciblés, puisque les macroinvertébrés benthiques sont à la base de la chaîne alimentaire et qu’ils sont sensibles à la qualité de l’eau.

La concertation se poursuit

Bien que le nombre d’actions réalisées au niveau du ruisseau et des champs attenants soit élevé, les enjeux de qualité de l’eau sont toujours présents.

Démonstration du MAPAQ lors de la journée de transfert de connaissances au milieu agricole du 7 octobre 2025. (Photo courtoisie – OBVNEBSL)

L’organisme poursuit ainsi sa mobilisation du milieu, en mettant de l’avant des solutions pour permettre de remédier aux enjeux soulevés. C’est dans cette optique qu’une activité de transfert de connaissances destinée aux producteurs agricoles et à divers acteurs clés de la région s’est tenue le 7 octobre dernier pour permettre le partage des résultats des études récentes, valoriser certaines pratiques favorables à la biodiversité et promouvoir les solutions durables pour préserver la qualité de l’eau.

L’OBVNEBSL a également rencontré les producteurs agricoles de la région afin de les informer de la situation, de constater l’état actuel des travaux effectués il a plus de 10 ans, et de sonder leur intérêt pour la bonification et l’ajout d’aménagements.

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