Tragédie d’Amqui : impossible d’affirmer si elle était évitable

La coroner Géhane Kamel ne peut pas déterminer, hors de tout doute, que l’attaque au camion-bélier du 13 mars 2023 à Amqui aurait pu être évitée.

Dans son rapport daté du 10 octobre dernier, la coroner écrit que la question demeure « sans réponse définitive » après avoir enquêté sur les décès de Gérald Charest, Jean Lafrenière et Simon-Guillaume Bourget, décédés dans le drame perpétré par Steeve Gagnon. 

Selon ses conclusions, l’auteur du drame menait une existence marquée par l’isolement. Il n’avait jamais tenu de propos suicidaires ou violents. Les victimes ont succombé à des polytraumatismes causés par l’impact, précise le document.

« Rien ne laissait entrevoir un danger imminent », écrit la coroner. Gagnon n’était pas connu des autorités policières, à l’exception d’une lettre confuse transmise quelques semaines avant la tragédie, le 23 janvier 2023.

Devant ce constat, la coroner reconnaît qu’il est « difficile de formuler des recommandations précises ». Elle insiste toutefois sur l’importance de renforcer la collaboration entre les milieux policiers, médicaux et sociaux afin de mieux repérer les signaux faibles.

Attaque délibérée

Plusieurs piétons circulant sur le boulevard Saint-Benoît Ouest à Amqui, le 13 mars 2023, ont été happés par la camionnette de Steeve Gagnon.

Le conducteur a percuté des personnes à trois endroits distincts sur une distance d’environ 500 mètres, avant de rebrousser chemin pour observer les lieux. L’homme s’est ensuite présenté de lui-même au poste de police en déclarant : « Je viens me faire mettre en état d’arrestation. »

Des lettres et des vidéos retrouvées à son domicile ont révélé ses intentions. Sur certains enregistrements, il évoquait même le projet de s’en prendre à des enfants dans des écoles.

Verdict du jury

En juin dernier, Gagnon a été reconnu coupable de trois meurtres au premier degré et de deux tentatives de meurtre à l’aide d’un véhicule à moteur.

Après deux jours de délibérations, les jurés ont conclu que les événements étaient bel et bien le fruit d’un acte planifié, commis avec l’intention de tuer.

Steeve Gagnon purge actuellement une peine d’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.