Indemnisation refusée à des acériculteurs du Bas-Saint-Laurent
Leur réseau de tubulure enterré sous la neige 
                                      La Financière agricole du Québec a confirmé qu’elle maintient sa décision de ne pas indemniser des acériculteurs situés le long de fleuve, notamment à Saint-Simon et à Saint-Fabien, qui ont perdu des jours de coulée en début de saison parce qu’ils devaient pelleter leur réseau de tubulure enterré sous la neige.
Le président du syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Justin Plourde, s’explique mal cette décision.
« La règle est pourtant claire. Pour être admissible à une indemnité, il faut qu’il y ait une accumulation de 115 centimètres de neige au sol pendant au moins cinq jours consécutifs. La Financière agricole vérifie le tout avec des sondes qu’ils ont sur le territoire. Or, leur sonde est située sur le dessus d’une côte au 2e Rang de Saint-Fabien, là où il ne se ramasse pas de neige. Ils nous disent que leur station n’a pas enregistré 115 centimètres de neige », explique-t-il.
Des données crédibles
Afin de prouver leurs dires, les producteurs acéricoles se sont tournés vers les stations météorologiques d’Environnement Canada au Bic et à Padoue.
« On a voulu démontrer à la Financière agricole que nos gens avaient été affectés pour avec les données d’Environnement Canada, qui j’espère, sont crédibles. Les deux stations ont enregistré plus de 200 centimètres de neige pendant plus de 20 jours consécutifs », souligne monsieur Plourde.

Justin Plourde précise que les producteurs ont reçu un bon soutien du bureau de la Financière agricole à Rimouski.
« Nos producteurs ont bien été accompagnés localement. On nous dit qu’on sait qu’il y a eu beaucoup de neige et que les dossiers de nos producteurs sont en règle, mais la décision est prise à Québec », déplore-t-il.
Le président des acériculteurs du Bas-Saint-Laurent dit noter une perte de confiance envers le système d’assurance mis en place pour compenser lors de mauvaises saisons ou de problèmes particuliers.
Il rappelle qu’il s’agit d’une assurance pour laquelle les producteurs paient une prime annuelle afin de pouvoir continuer d’investir dans le développement de leur entreprise en craignant moins de devoir absorber une récolte médiocre. Comme en agriculture, la météo joue un rôle majeur dans les rendements et c’est un facteur incontrôlable, d’où la mise en place d’une assurance.
Aucune station météo ne justifie d’indemnisation
La Financière agricole du Québec n’a pas souhaité accorder d’entrevue au Soir.ca, mais a fourni des éléments de réponse par écrit.
« L’hiver dernier, dans certaines régions, quelques producteurs ont déclaré avoir pelleté leur tubulure afin d’éviter ou de diminuer d’éventuelles pertes de rendement. Une première analyse a été réalisée sur les accumulations de neige et le pourcentage de clients touchés. Cette analyse a porté sur les secteurs des clients ayant formulé un avis de dommages pour la période du 1er février au 31 mars. La conclusion de cette première analyse était qu’aucune station météo n’atteignait le seuil et les paramètres nécessaires pour déclencher une indemnité », précise sa conseillère en communication et relations publiques, Karine Groleau.

En raison de l’enjeu du vent au Bas-Saint-Laurent, une analyse supplémentaire a été effectuée avec d’autres stations météo que celles de la Financière, dont certaines situées en milieu forestier.
« Cette analyse est arrivée à la même conclusion. Aucune station météo n’atteignait le seuil et les paramètres requis pour déclencher une indemnité », indique madame Groleau.
 
                
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