L’improbable embrasement du monde
L'opinion de Robin Lebel
Nous sommes en 2025, le monde est en ébullition, les spéculations se multiplient à un rythme effarant. Le monde va-t-il s’embraser ? Certains affirment que la 3e guerre mondiale est à nos portes.
L’opinion de Robin Lebel
Donald Trump fait trembler l’OTAN avec ses menaces à peine voilées de désengagement. Le chef d’État-major des armées françaises, Fabien Mandon, parle même de 2029 comme d’une possibilité pour la Russie.
Selon lui, celle-ci aura alors eu le temps de reconstituer son arsenal militaire pour engager le combat contre les pays de l’OTAN.
Sa suggestion est simple : prendre les devants et battre la Russie pendant qu’elle en a déjà plein les bras avec l’Ukraine. Vous savez, la possibilité d’une guerre est bel et bien réelle pour les Européens.
La 2e guerre mondiale s’est passée dans leurs cours, contrairement à nous, en Amérique. Nous n’avons jamais eu à nous battre au 20e siècle sur notre territoire. Le Vieux Continent sait ce que veut dire l’expression zone de guerre.
Des éléments qu’on ne peut ignorer
Cependant, il y a aussi une autre réflexion qui émerge actuellement. Elle est tout autre. Elle prend en compte quelques éléments fondamentaux qu’on ne peut ignorer de nos jours, et qui n’existaient pas au 20e siècle.
Il y a, par exemple, le taux de natalité, qui change complètement la donne. Au milieu du 20e siècle, il était fréquent de voir des familles de 5, 6 ou même 12 enfants et plus.
On pouvait entendre : « J’ai donné deux enfants au nom de la liberté. » Une autre famille, trois. Dans bien des cas, la descendance familiale était tout de même assurée, vu le nombre d’enfants restants en vie pour assumer la relève.
Nous n’en sommes plus là. Le taux de natalité est en dessous de 2 à peu près partout sur la planète. La Chine gère tant bien que mal ce problème, qui est majeur pour elle présentement. Un enfant par famille en moyenne depuis 40 ou 50 ans.

La Chine, qui compte actuellement plus de 1,2 milliard d’habitants, pourrait se retrouver avec moins de 700 millions de personnes d’ici 60 ou 70 ans. Ce phénomène se vit un peu partout sur la Terre. Regardez ici, au Canada : la fin des baby-boomers pose tout un problème. La population vieillit, il n’y a pas assez de naissances pour prendre la relève.
Comme peuple, serions-nous capables d’assumer la mort au combat d’un enfant unique, ou même de deux enfants d’une même famille, tout en sachant que cela ferait disparaître leur descendance parce qu’ils ont été appelés sous les drapeaux ? Cette question trotte dans la tête de bien des dirigeants du monde politique. Quel sera le seuil de tolérance du peuple en cas de guerre ?
Fini les alliances
Un autre phénomène, non négligeable, est que, contrairement au passé, il n’y a plus d’alliance entre petits pays frontaliers sur le Vieux Continent. L’OTAN a tout absorbé.
La Russie, elle, ne parvient pas à se faire des alliés. La Corée du Nord, oui, mais pour combien de temps ? L’Inde reste tiède, sans plus. La Chine avance un peu, puis recule. Elle a trop à perdre sur le plan économique. Pourquoi faire la guerre contre ses clients ? La Chine exporte dans le monde entier. Ce serait se tirer dans le pied.

Le libre-échange a amené de la richesse dans le monde entier ; il a abaissé les frontières sur le plan économique. Le marché est devenu mondial. Quoi faire si tu réduis le marché des acheteurs à néant en déclarant la guerre ? Comment s’enrichir quand il n’y a plus d’acheteurs ?
Après réflexion, je ne crois plus à une 3e guerre mondiale. Il n’y a plus d’alliance entre les petits pays frontaliers pour mettre le feu aux poudres. Le manque d’enfants en relève, dans bien des pays, est devenu un problème majeur, tandis que le libre-échange fait en sorte que les marchés sont maintenant mondiaux.
Si l’OTAN s’était dissoute, comme le dilvuguait le général français Vincent Desportes lors de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Voilà où mène le mensonge. Une fête en 1989 est devenue l’un des premiers grands problèmes militaires du 21e siècle.

Par 