Voter, un geste qui façonne notre quotidien
L'opinion de Johanne Fournier
                                      Le dimanche 2 novembre, nous sommes appelés aux urnes pour élire nos représentants municipaux. Malheureusement, chaque fois que revient ce rendez-vous démocratique, on constate le même phénomène décevant : les taux de participation aux élections municipales demeurent systématiquement plus faibles qu’aux scrutins provincial et fédéral.
L’opinion de Johanne Fournier
Comme si la politique locale était moins importante, moins digne d’intérêt. Quelle erreur !
En réalité, ce sont nos élus municipaux qui exercent l’influence la plus directe et immédiate sur notre qualité de vie quotidienne.

Ce sont eux qui décident si notre rue sera déneigée rapidement l’hiver, si le parc près de chez nous sera rénové, si la bibliothèque municipale restera ouverte le samedi. Ce sont eux qui établissent les règlements de zonage qui détermineront si un immeuble de six étages pourra être érigé devant notre fenêtre, si un terrain vague deviendra un espace vert ou un stationnement.
Enjeux régionaux
Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les enjeux municipaux revêtent une dimension encore plus cruciale. Nos municipalités font face à des défis uniques : l’exode des jeunes vers les grands centres, le vieillissement de la population, l’entretien d’infrastructures qui deviennent vétustes, la revitalisation des centres-villes, l’accès aux services de santé et l’attraction de nouveaux résidents, tout cela avec des budgets limités.

Les décisions prises par nos conseils municipaux dans les quatre prochaines années détermineront si nos communautés continueront de se développer ou si elles stagneront.
Logement et environnement
Prenons l’exemple du logement, un enjeu brûlant d’actualité. Ce sont les municipalités qui contrôlent le zonage, qui approuvent ou refusent les projets de construction, qui peuvent faciliter l’établissement de coopératives d’habitation ou imposer des règlements favorisant le développement résidentiel.
Votre maire et vos conseillers ont un pouvoir direct sur la disponibilité et le coût des logements dans votre ville ou village.

Les questions environnementales sont également du ressort municipal. Tout en tenant compte des changements climatiques, la gestion des matières résiduelles, la protection des milieux naturels, l’aménagement du territoire et la qualité de l’eau potable sont autant de responsabilités qui relèvent de l’administration municipale.
Dans nos régions côtières particulièrement vulnérables à l’érosion et aux tempêtes, ces décisions peuvent avoir des conséquences majeures.
Informez-vous
Certains diront qu’ils ne connaissent pas suffisamment les candidats ou les enjeux. C’est précisément le moment de s’informer ! Les prochains jours offrent l’occasion de lire les programmes ainsi que de questionner les candidats sur leurs visions et leurs priorités.
Les médias locaux, dont Le Soir, regorgent d’information sur les élections en cours. L’ignorance n’est pas une excuse valable pour l’abstention.

D’autres invoqueront le cynisme. « De toute façon, rien ne change jamais », entend-on. Mais, c’est justement en ne votant pas qu’on garantit que rien ne changera. La démocratie municipale offre pourtant un espace unique de proximité avec nos élus.
Il est beaucoup plus facile d’interpeller son maire ou son conseiller municipal que son député provincial ou fédéral. Cette accessibilité ne devrait-elle pas nous inciter à participer davantage ?
Devoir de citoyen
Le 2 novembre, prenez quelques minutes pour accomplir votre devoir de citoyen. À moins qu’ils n’aient déjà été élus sans opposition, votez pour les candidats qui partagent votre vision d’avenir pour votre communauté.
Votez pour ceux qui présentent des idées concrètes pour attirer de jeunes familles, pour dynamiser l’économie locale, pour améliorer les services aux citoyens. Vous pouvez aussi voter contre ceux dont vous désapprouvez les orientations. Mais surtout, votez !
Si vous n’allez pas voter, vous laissez à d’autres le soin de décider de l’avenir de votre municipalité. Vous perdez aussi le droit moral de critiquer les décisions qui seront prises au cours des quatre prochaines années.
La démocratie locale n’est pas un spectacle auquel on assiste passivement. C’est plutôt un exercice auquel on participe activement. Le 2 novembre, faites entendre votre voix !
                
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