Les sœurs Morissette partent au Japon
Jeux Sourdlympiques
La joueuse de badminton de Sainte-Luce, Clémence Morissette, vivra sa première expérience sur la scène internationale, du 15 au 26 novembre. Elle prendra part aux Sourdlympiques 2025 qui auront lieu à Tokyo, au Japon, avec sa sœur Marguerite.
« J’ai très hâte d’y participer et de voir comment ça va se passer. Je suis un peu dans l’incertitude parce que c’est la première fois que je prends part à des jeux pour sourds et malentendants », exprime l’athlète de 24 ans originaire de L’Anse-au-Griffon, en Gaspésie.
Clémence Morissette s’est installée dans La Mitis, l’été dernier, pour travailler à la Clinique vétérinaire de l’Estuaire de Mont-Joli. Elle est impatiente de vivre cette expérience avec sa sœur de 26 ans.
« Elle est sourde également et elle fait beaucoup de compétitions à Québec. Elle a été approchée pour faire partie de l’équipe canadienne de badminton et leur a parlé de moi », affirme-t-elle.
Habituées de jouer au badminton avec leurs implants, les sœurs Morissette devront les retirer pour cette compétition internationale.
« Nous allons tous partir sur un même pied d’égalité. Nous n’allons vraiment rien entendre. Ce genre de compétition est un beau moyen d’inclure toute la communauté et ça nous permet de rencontrer d’autres personnes qui vivent la même chose que nous. »

La délégation canadienne qui se rendra à Tokyo est composée de six athlètes (quatre hommes et deux femmes). Chacun jouera individuellement, en double, en mixte et par équipe.
« Nous ne connaissons pas le calibre, donc c’est difficile pour nous de voir ce qui nous attend. Nous allons là avec l’objectif de jouer notre meilleur badminton et de bien représenter le Canada et le Québec. Ça nous permettra d’établir des objectifs plus précis pour les prochains Sourdlympiques », explique la Luçoise.
Sport familial
Clémence Morissette a commencé le badminton alors qu’elle était au secondaire. Elle et sa sœur étaient alors entraînées par leur père.
« Toute notre famille joue beaucoup au badminton. J’aime le fait que c’est un sport assez stratégique et qui est très physique. C’est une belle alliance. »
Après avoir pratiqué son sport de manière récréative pendant ses études en médecine vétérinaire, la jeune femme a recommencé à s’entraîner de façon plus sérieuse l’an dernier.
« J’ai recommencé quand je rejoins l’équipe canadienne. Je fais des compétitions à Québec avec ma sœur. Je joue aussi dans de petites ligues à Rimouski », dit-elle.
Sourdes dès la naissance
Comme sa sœur, la Gaspésienne d’origine est née avec une surdité. « Nous avions une surdité moyenne et profonde. Nous avons été implantées très jeunes, vers deux ou trois ans. Nous n’avons donc jamais appris le langage des signes. Nous lisons beaucoup sur les lèvres. »
Lorsqu’elles pratiquent leur sport, leur plus grand défi est la communication, autant avec leur partenaire, qu’avec les adversaires, les entraîneurs et les arbitres.
« Pour les entraînements aussi c’est un défi. C’est très bruyant dans les gymnases, donc ça devient difficile avec nos implants de bien comprendre et c’est fatigant parce que ça demande plus d’efforts », mentionne Clémence Morissette.
L’Association sportive des sourds du Canada a lancé une campagne de financement pour soutenir les 48 athlètes canadiens qui se rendront à Tokyo. Il est possible de contribuer en se rendant au www.assc-sourdlympiques.ca.


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