Actualités > Rimouski à la défense du filet social
Actualités

Rimouski à la défense du filet social

Plusieurs événements semblables ont eu lieu dans la province
Quelques-unes des personnes présentes au rassemblement de mardi. (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

À l’approche de la mise à jour économique du gouvernement Legault et à l’invitation de la Coalition Main rouge, la population ainsi que des membres de plus d’une vingtaine de groupes issus des milieux communautaires, syndicaux, étudiants, culturels et populaires se sont rassemblés mardi devant les Ateliers Saint-Louis à Rimouski, dans le cadre d’une mobilisation pour la défense du filet social.

Les organisatrices du rassemblement, la directrice à la mobilisation et à l’action sociopolitique à l’APTS Bas-Saint-Laurent, Laurence Meunier-Dubé et Lysane Picker-Paquin, mentionnent que l’événement avait pour but de dénoncer les conséquences des compressions budgétaires et des politiques d’austérité mise en place par les paliers gouvernementaux.

Le rassemblement s’inscrivait aussi dans une démarche à l’échelle provinciale, puisque 80 événements semblables étaient aussi organisés un peu partout au Québec en appui à la protection du filet social.

Lysane Picker-Paquin (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

Lysane Picker-Paquin a d’ailleurs commencé les prises de paroles en abordant cette question.

« Quand on coupe dans le filet social, on fait des victimes et on fait des morts. Il y a des gens qui meurent, quand on pense aux féminicides, aux transicides, aux personnes qui meurent de froid l’hiver. On peut aussi penser aux personnes qui meurent à l’étranger, sous les bombes payées par nos taxes. On peut penser aux personnes qui habitaient le territoire depuis des millénaires et qui subissent toujours 400 ans de colonisation et de génocide en continue. Je vous invite donc à prendre un moment pour penser à toutes ces personnes qui meurent chaque fois que l’on coupe dans le filet social. »

Le rassemblement s’est ensuite enchainé avec la lecture du communiqué, signé par 25 organismes de la région.

Quelques banderoles contenant des revendications étaient présentées lors de l’événement. (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

« Les compressions qui s’accumulent, le gel des subventions décrété par le Conseil du trésor au provincial, le dernier budget fédéral et même quelques récents fiascos au niveau municipal — en plus d’une série de projets de lois portant une atteinte directe à notre démocratie — tout ça fait craindre un nouvel affaiblissement du filet social et une aggravation des inégalités », déclarait madame Picker-Paquin.

La porte-parole de la Coalition Main rouge, Valérie Lépine, a pour sa part dénoncé les choix du gouvernement en termes de financement.

« On nous rebat les oreilles depuis plus d’une décennie avec l’équilibre budgétaire. La réalité, c’est que c’est un choix politique et fiscal : on prive l’État de milliards avec des baisses d’impôt pour les plus riches, tout en trouvant toujours de l’argent pour des projets comme Northvolt ou des contrats au privé. Si on peut financer ça, on peut aussi financer la lutte contre la pauvreté et le renforcement du filet social ! »

(Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

L’organisme La Débrouille à Rimouski, qui se fait un devoir de commémoré la mémoire des victimes de féminicides, a aussi fait parvenir une allocution dans le cadre du rassemblement, pour partager son indignation.

« Depuis 2024, nous avons commémoré la mémoire de 40 victimes de féminicides, dont 22 féminicides en contexte de violence entre partenaires intimes. Malgré ce constat tragique, le premier ministre François Legault n’a pas pris la parole publiquement sur le sujet depuis 2021! En mars 2024, France-Élaine Duranceau, ancienne ministre de l’Habitation, déclarait que les maisons d’hébergement pour femmes « coûtent trop cher ». Trop cher vraiment ? Trop cher la vie des femmes, des personnes trans et des enfants victimes de violences entre partenaires intimes? Nos vies et notre sécurité ne sont pas des dépenses superflues. »

(Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

Finalement l’APTS Bas-Saint-Laurent a rappelé que deux hôpitaux sont présentement menacés de diminution de services dans la région, en plus des diverses coupures qui traversent le réseau de la santé et des services sociaux.

« En 2025, c’est inacceptable que l’on ait encore à se battre pour maintenir des services aussi essentiels que nos urgences hospitalières. En milieu rural, comme en milieu urbain, toute la population bas-laurentienne a droit à la même qualité et à la même accessibilité à des services de proximité », a conclu Laurence Meunier-Dubé, avant de laisser place à un micro ouvert.

Ce dernier a permis à plusieurs personnes de se prononcer à leur tour.

Facebook Twitter Reddit