Vers une des pires saisons de la grippe « depuis longtemps » ?
La couverture dans la population générale est la plus faible au Canada
Le taux de vaccination contre l’influenza est un peu plus bas que l’an dernier et le sous-type du virus de la grippe H3N2 pourrait être particulièrement virulent pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Cela fait craindre que le Québec puisse vivre l’une des pires saisons de la grippe « depuis longtemps ».
Par Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Le Québec a l’un des pires taux de vaccination contre l’influenza au pays. La couverture dans la population générale (18 à 64 ans) était de 18 % l’an dernier, la plus faible au Canada.
À titre comparatif, la Colombie-Britannique se trouve au sommet pour cette tranche d’âge avec 38 %.
Le Québec peine aussi à vacciner ses aînés. Selon les plus récents chiffres de Santé Québec, le quart (25,2 %) des 65 à 74 ans avaient reçu le vaccin contre la grippe cette année (contre 27,2 % en 2024). Chez les 75 ans et plus, 35,9 % ont été vaccinés (contre 37,1 % en 2024).
Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a pour cible nationale que 80 % des personnes âgées soient vaccinées contre l’influenza.
Des personnes de tous âges peuvent attraper le virus de la grippe et développer des complications, mais les aînés sont beaucoup plus affectés.
Au Québec comme ailleurs au Canada, cette tranche d’âge représente la majorité des 12 200 hospitalisations et 3500 décès causés chaque année par la maladie.
Situation préoccupante
Sur le globe, les virus de la grippe voyagent d’est en ouest, ce qui permet au Canada d’observer ce qui se passe ailleurs.
Présentement, la situation vécue en Australie est préoccupante, estime Benoît Mâsse, spécialiste des maladies infectieuses et professeur de biostatistique à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

« Ce qu’on sait qui s’en vient, c’est que l’Australie a peut-être eu une des pires saisons de grippe depuis les dix dernières années. Au Royaume-Uni, la saison a commencé peut-être un mois d’avance — ils sont en début d’épidémie et ça semble aussi confirmer ce qu’on observe en Australie — alors, ce qu’on a observé, c’est que ce qui s’en vient pourrait être le H3N2 qui a eu une mutation durant l’été. Ce qu’on sait du H3N2, c’est qu’il frappe particulièrement fort chez des personnes âgées. Donc, ça pourrait être une des pires années de la grippe qu’on a vues depuis longtemps », anticipe M. Mâsse.
Manque de vaccins contre la COVID
Par ailleurs, plusieurs pharmacies ont fait savoir qu’elles avaient manqué temporairement de vaccins contre la COVID-19 ou d’autres ont été tout près d’épuiser leurs stocks.
Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, Santé Québec confirme que « plusieurs régions ont vu les citoyens répondre fortement à l’offre de vaccination, ce qui a pu créer certaines indisponibilités temporaires dans des lieux précis ».
La société d’État soutient toutefois qu’« aucun enjeu d’approvisionnement ni de disponibilité n’est envisagé ».
Elle assure que tous les citoyens admissibles à la vaccination gratuite pourront avoir accès à un vaccin au cours de la campagne qui est en cours.

Rappelons que cette année, les provinces canadiennes ont dû décider si elles offraient toujours gratuitement la vaccination contre la COVID-19 à leurs citoyens.
Certaines provinces comme l’Ontario ont décidé de poursuivre dans la gratuité, d’autres comme l’Alberta et le Québec ont restreint la gratuité de cette vaccination.
Gratuit pour tous
Au Québec, le vaccin contre l’influenza est gratuit pour tous. Pour la COVID-19, la population générale doit débourser autour de 150 à 180 $.
Les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes de plus de 65 ans, les travailleurs de la santé, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et celles vivant dans des régions isolées peuvent bénéficier de la vaccination gratuite.
Pour remédier aux problèmes de distribution de vaccins de la COVID-19, Santé Québec dit que des livraisons supplémentaires de vaccins sont attendues d’ici la fin de mois de novembre.
« Des réorganisations régulières sont réalisées pour s’assurer d’honorer les rendez-vous réservés par les citoyens », précise-t-on.
Selon les plus récents chiffres de Santé Québec, 20,8 % de la tranche d’âge 65 à 74 ans ont reçu le vaccin contre la COVID-19 (contre 24,1 % en 2024).
Chez les 74 ans et plus, ce taux s’élève à 30,6 % (contre 32,4 % en 2024). De façon plus détaillée, 61,6 % des résidents en CHSLD ont été vaccinés contre la COVID-19 (contre 58,5 % en 2024) et 39 % en RPA (contre 34,2 % en 2024).

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