Avenir des urgences : les syndicats tirent la sonnette d’alarme
Services offerts à Trois-Pistoles et à Pohénégamook
Les syndicats se disent très inquiets des annonces formulées par le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent concernant l’avenir des services d’urgence à Trois-Pistoles et à Pohénégamook.
Dans un communiqué publié jeudi (20 novembre), le CISSS du Bas-Saint-Laurent assure vouloir maintenir les services 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais envisage néanmoins une révision de l’offre de soins dans les deux installations.
Le président-directeur général, Jean-Christophe Carvalho, demeure toutefois avare de détails quant aux changements envisagés. Dès janvier, des consultations seront menées auprès des intervenants du réseau et de la population afin d’évaluer les besoins et d’orienter la suite de la démarche.
L’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent (APTS BSL), le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent (FIQ-SPSICR BSL) ainsi que le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (SPBTPA BSL–CSN) expriment de vives inquiétudes.
« On nous annonce une refonte en profondeur des services, ce qui met en péril l’accessibilité à des services de proximité essentiels. En affirmant que “le statu quo n’est plus une option”, que compte réellement faire le CISSS du Bas-Saint-Laurent avec les urgences hospitalières de Pohénégamook et de Trois-Pistoles? Quelles seront les prochaines étapes concrètes? Quels services et quels postes risquent d’être touchés au cours des prochains mois? », questionnent-ils.

Les organisations syndicales rappellent que le CISSS attribue cette réorganisation à ses enjeux de main-d’œuvre et non à des considérations financières. Elles jugent toutefois ces deux aspects indissociables.
« De nouveaux leviers financiers permettraient de développer des solutions à la pénurie de personnel, alors que les coupures budgétaires et le climat d’incertitude qui en découle nuisent fortement à l’attraction et à la rétention », dénoncent-elles dans leur communiqué.
Message clair
Pour les syndicats, les associations et les comités citoyens, réduire ou fermer des services de proximité essentiels ne constitue pas une réponse acceptable à la pénurie de main-d’œuvre.
« Ce matin, le CISSS et Santé Québec ont encore une fois choisi la voie la plus facile et la plus irresponsable : publier un communiqué improvisé et flou, sans plan clair pour rassurer la population, protéger les services de proximité et garantir un véritable maintien du service d’urgence 24/7 », déplore le président par intérim du SPBTPA, Martin Bérubé.
Les organisations affirment qu’elles poursuivront leurs démarches pour faire valoir les besoins de la population bas-laurentienne et des travailleurs du réseau de la santé, et pour défendre des solutions qui protègent les services de proximité.

« Le CISSS ne transmet aucune information concrète aux professionnelles en soins qui travaillent dans les urgences concernées. Comment peut-on prétendre vouloir attirer et retenir le personnel alors qu’on les plonge dans une telle incertitude? », ajoute le vice-président local du FIQ-SPSICR BSL, Brendon Sirois.
En octobre, des représentants syndicaux et des élus avaient aussi dénoncé des compressions budgétaires à venir au CISSS du Bas-Saint-Laurent, qui pourraient entraîner de nouvelles fermetures à l’urgence de Mont-Joli.

Par 