Urgence de Trois-Pistoles : aucune diminution acceptée
Réplique au Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent.
Les élus municipaux, les intervenants communautaires et les travailleurs de l’Hôpital de Trois-Pistoles ont été très clairs et solidaires sur une chose, jeudi en conférence de presse. Aucune diminution de services à l’urgence ne sera tolérée.
Cette sortie publique se veut une réplique au communiqué de presse du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent.
« Nous sommes prêts à discuter avec les gens du CISSS, mais pas si leur plan est déjà déterminé et qu’ils veulent seulement qu’on l’accepte. Quand on dit que le statu quo n’est plus une option, ça veut dire qu’on veut nous imposer un nouveau modèle qu’on ne connaît pas. C’est comme accepter de jouer un match sans connaître les règles. Nous sommes prêts à discuter, mais il faut que ce soit un dialogue ouvert et constructif. Ce qu’on demande, c’est le maintien et la consolidation de nos activités », commente le maire de Trois-Pistoles, Maurice Vaney, qui déplore l’absence du mot proximité dans le communiqué du CISSS.

Maurice Vaney a interpellé la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata-Les Basques et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Amélie Dionne.
« Elle a souvent parlé de l’importance des soins de services de proximité. Je l’invite à mettre ses bottes de travail et à convaincre ses collègues ministres de garder et d’améliorer un modèle qui a fait ses preuves ici à Trois-Pistoles ».
Installation ne veut pas dire urgence
Le représentant des organismes communautaires, un retraité du domaine de la santé, Pierre-Paul Malenfant, a fait remarquer que le CISSS emploie le mot installation et non urgence.
« Il dit qu’il s’engage à garder l’installation ouverte 24/7, mais une installation, c’est un bâtiment. C’est sûr qu’il y aura des services dans l’hôpital, mais il n’y a aucun engagement pour des services d’urgence. Ça me rappelle lorsque le ministère a décidé que les ambulances n’iraient plus à Mont-Joli, mais plutôt à Rimouski. C’est devenu une urgence mineure qui ferme à 20 h », souligne-t-il.

« Il faut défendre nos acquis. On essaie de développer la région, mais on ne peut pas être attractifs si on perd des services. Depuis un an qu’on entend que l’urgence est menacée. On perd du monde et on a de la difficulté à recruter des médecins et des infirmières. C’est important de conserver nos acquis et de mettre du monde sur le terrain pour les défendre », affirmer le préfet de la MRC des Basques, Gabriel Belzile.
Pas de rupture de service
Le chef d’équipe à l’urgence de Trois-Pistoles, le médecin Maxime Martin, contredit un argument du CISSS qui parle de l’obligation de revoir le modèle en raison de la pénurie de main-d’œuvre. « Nous n’avons jamais eu de rupture de service. Nous sommes une équipe soudée », lance-t-il.
« Après plus d’un an, nous n’avons toujours aucune réponse. Ils refusent toujours de s’avancer. C’est absurde de devoir nous battre pour conserver un service de santé de proximité », ajoute Dr. Martin.

La directrice du groupe de médecine familiale (GMFU) de Trois-Pistoles, Émilie Pelletier, rappelle que la fermeture de l’urgence de nuit représente des pertes de vie, des hausses de transferts vers Rimouski et Rivière-du-Loup, des départs de médecins et d’infirmières et des difficultés de recrutement.
Le maire de Pohénégamook, Benoit Morin et le préfet de la MRC du Témiscouata, Serge Pelletier, étaient présents en guise de solidarité. Rappelons que l’urgence de Pohénégamook est aussi ciblée par les coupures de Santé Québec.

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