Chroniques > Chasse et pêche > Braconnage : des agents font la lumière 
Chasse et pêche

Braconnage : des agents font la lumière 

Pour protéger la faune d'activités illégales
Le commandant du Service de la protection de la faune, secteur est, Sylvain Marois. (Photo Ernie Wells)

De récentes opérations anti-braconnage démontrent que les agents de protection de la faune, en dépit d’un nombre décroissant, et de fermetures de bureaux régionaux, assurent l’application des lois et règlements qui protègent la faune des activités illégales, comme le braconnage. 

Une enquête à succès, menée depuis le 29 octobre, a conduit des agents de protection de la faune dans la Baie-des-Chaleurs, où ils ont interrogé quatre individus. Ces derniers seraient reliés à une poursuite nocturne, à bord d’un véhicule automobile, d’un jeune orignal qui a été abattu dans un chemin forestier dans la Matapédia, comme le révèle une vidéo qui a été virale sur les médias sociaux et suscité l’ire du public.

Les agents ont aussi obtenu des signalements du public à SOS-Braconnage. « Beaucoup de gens ont été outrés », dit le commandant du Service de la protection de la faune, secteur est, un secteur compris entre Thetford Mines aux Îles-de-la-Madeleine, Sylvain Marois.

Le ministre responsable de la Faune, Bernard Drainville, s’est aussi dit dégoûté par cette vidéo. « L’abattage cruel d’un jeune orignal est répugnant et inacceptable. J’ai demandé à la Protection de la faune de mobiliser tous les moyens requis pour faire la lumière sur ces événements. Les actes de braconnage ne doivent pas rester impunis ».

Et la lumière fut. Le 2 décembre, le commandant Marois confirmait qu’en plus des suspects, que des perquisitions avaient permis de saisir 90 kilos de venaison.

« Des accusations ont été déposées pour analyse au bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales qui déposera des amendes », précise l’officier régional de la faune. L’affaire continue de faire jaser. Très heureux de ce dénouement, le public réclame plus d’enquêtes de ce genre et plus d’Agents de protection de la faune. C’est à la politique de faire ce qu’il faut.

Les bons coups des agents se suivent. Du 18 au 24 novembre, 30 agents de protection de la faune ont mené l’opération Vitalité, dans Chaudière-Appalaches, les zones de chasse 3, 4 et 7, réputées pour la forte densité de leurs populations de chevreuils.

« Cent quinze infractions constatées et 115 chefs d’accusation projetés, totalisant 200 000 $ d’amendes. D’autres enquêtes sont en cours. Neuf cerfs ont été saisis, ainsi qu’une arme à feu sans restriction, une carabine prohibée et un appareil de vision de nuit. La venaison saisie sera remise à des banques alimentaires », précise le commandant Marois.

« Braconniers sadiques »

La sauvagerie québécoise est aussi le « terrain de jeu » de braconniers sadiques, comme les identifie le chroniqueur du Journal de Montréal, Patrick Campeau, qui dénonce des actes barbares, commis par des individus irrespectueux des lois et règlements entourant la protection de la faune, et le bien-être animal. « Des individus sans scrupules capturent tout ce qu’ils peuvent par des moyens condamnables », écrit le spécialiste dans un récent reportage.

Comme un chevreuil piégé en mangeant une pomme, dans laquelle est introduit un gros trépied de pêche. La pomme est reliée à un arbre par un fin câble d’acier. « Le cerf mord la pomme. En souffrance, il demeure immobile. Le malfaiteur n’a plus qu’à le cibler », raconte Patrick Campeau. Des braconniers utilisent aussi des collets à cou, qui se referment et se resserrent à chaque mouvement de l’animal.

L’orignal est victime de pièges à pattes. Un couvercle d’un 45 gallons en acier est utilisé, au centre découpé et les rebords aiguisés pour que le sabot s’y introduise et reste emprisonné. Il y a aussi des cordages installés dans des arbres afin de coincer des orignaux qui s’y accrochent au passage avec leur panache. L’ours est aussi piégé.

« De la nourriture dans un baril muni de clous acérés à angle de 45 degrés, attire l’ursidé qui y pénètre aisément, mais ne pourra en ressortir sans s’infliger des blessures déchirantes. Il abandonnera jusqu’à l’arrivée d’un braconnier qui l’exécutera », poursuit Patrick Campeau.

Mais peu importe le geste du braconnier ou l’engin utilisé, si vous êtes témoin d’un acte de braconnage, si vous avez des informations sur quiconque s’adonne à des pratiques à l’encontre de la faune, composez le 1 800 463-2191, 24/7. C’est anonyme. On peut aussi envoyer un courriel à [email protected].

Facebook Twitter Reddit