Confusion d’adresses : le long combat d’une famille rimouskoise
Des numéros civiques qui existent en double ailleurs sur la même rue
Depuis 2018, la famille Baronet vit avec une confusion d’adresses sur la rue des Glaces à Rimouski. Suzanne Isabel et Robert Baronet, résidant au 181 et leur fils Olivier au 183, se plaignent que leurs numéros civiques existent en double ailleurs sur la même rue, ce qui prend la forme d’un véritable casse-tête.
« Des livreurs sont venus livrer des matériaux au 183, raconte Robert Baronet. On leur disait qu’on n’avait pas commandé de matériaux ! »
C’est ainsi que la famille aurait découvert qu’une autre propriété portait le même numéro, située à près de 1000 pieds (304, 8 mètres) de distance.
L’analyste en planification de territoire à la Ville de Rimouski reconnaît qu’une situation complexe s’est développée, mais nuance les propos des résidents.
« Il faut faire un historique du dossier pour arriver à bien le comprendre », précise Jean-Philippe Chabot.
L’héritage des années 1970
Selon monsieur Chabot, le problème remonte à l’ancien système de numérotation.
« Dans les années 1970, il y avait un cadastre qui avait été fait pour tous les terrains qui étaient là. À cette époque-là, ils créaient des numéros civiques. Ils prévoyaient ça d’avance, ce qu’on ne fait plus maintenant parce que ça nous apporte des problématiques. »
Lorsque Robert Baronet et Suzanne Isabel ont voulu construire leur maison entre celle qui portait le numéro 177 et celle de leur fils Olivier qui, à l’époque, était le 179, il n’y avait pas d’espace numérique disponible.
« On avait convenu qu’Olivier Baronet aurait le 183 et ses parents le 181, explique le porte-parole de la Ville. Ils étaient d’accord avec ça. »
Jean-Philippe Chabot affirme avoir pris des mesures correctives. « On a retiré toutes les adresses à partir de 145 jusqu’à 185 pour ne pas qu’il y ait de doublons. L’objectif était de ne pas avoir deux résidences qui aient la même adresse. »
Google Maps au cœur du problème
La famille déplore que Google Maps affiche encore les mauvaises informations. « On s’est bien aperçu que le 183, rue des Glaces, celui de la maison à Olivier, n’existait pas, s’inquiète Suzanne Isabel. Finalement, c’est comme s’il n’existait pas ! »
L’employé de la Ville confirme avoir fait des démarches.
« On a signalé le problème. Mais, selon ce que j’ai compris, ça prend une répétition d’informations pour que Google agisse. Sinon, tout le monde pourrait demander de changer des adresses partout et ça ne fonctionnerait pas ! » Pour les urgences, monsieur Chabot se veut rassurant. « Les services d’urgence n’utilisent pas Google Maps. Ils ont un service qui s’appelle Bee-On, qui est lié directement à notre rôle d’évaluation. »
Terrain qui ravive les inquiétudes
L’été dernier, la découverte d’un terrain vendu au 181, rue des Glaces sur un site de courtage immobilier a ravivé les craintes de la famille Isabel-Baronet. Monsieur Chabot réfute cette information.
« Pour nous, le 181 n’existe pas ailleurs qu’à la maison de Robert Baronet et de Suzanne Isabel. Je ne sais pas où l’agente immobilière a pris ça. »
Malgré les explications municipales, la famille demeure préoccupée. « Ça fait sept ans qu’il y a cet imbroglio sur les adresses », soupire Suzanne Isabel, qui souhaite une solution définitive.
Jean-Philippe Chabot assure qu’il est ouvert au dialogue. « Ma porte n’a jamais été fermée pour Olivier Baronet et ses parents pour qu’on trouve une solution. On ne va pas laisser ça comme ça. On va régler le dossier et on va s’assurer que ça réponde à leurs besoins. »


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