Un gel de taxes était inconcevable pour Rimouski
« Nous avons des investissements à faire. Ils ont été expliqués en campagne électorale »
Pour le maire de Rimouski, Guy Caron, un gel de taxes était inconcevable dans le contexte économique actuel et aucune ville ne peut envisager cette option sans avoir à couper dans les services à la population.
La Ville a adopté un budget équilibré totalisant 130,2 M$ pour la prochaine année, lundi, en hausse de 3,6 % par rapport à 2025.
Globalement, les Rimouskois payeront une augmentation de 4,3 % pour leur compte de taxes moyen en 2026.
L’année sera marquée par des contraintes financières importantes, dont les coûts des contrats qui excèdent l’indice des prix à la consommation, le renouvellement des contrats pour le transport en commun, la construction du centre intérieur multisports et la mise à niveau des infrastructures.
« Un gel de taxes, aucune ville ne peut aller vers ça parce que les coûts augmentent constamment. Il n’y a pas de villes de grosseur significative qui va geler les taxes et si on veut aller vers du développement, comme nous voulons le faire, il faut aller au-delà de juste tenir compte de l’inflation. Nous tenons compte des besoins. Nous avons des investissements à faire. Ils ont été expliqués en campagne électorale. Il faut se préparer », explique-t-il.

Selon le maire, l’alternative à la hausse de 4,3% aurait été des réductions de services.
« Est-ce que les gens veulent moins de transports en commun, je ne pense pas. Moins de camps de jour, je ne pense pas non plus. Pour le centre multisports, j’ai fait campagne là-dessus et j’ai gagné l’élection. Nous avons des choix à faire et nous les faisons pour avoir des investissements qui vont accroitre l’attractivité de la Ville ».
Des facteurs explicatifs
Quelques facteurs expliquent que la hausse de 4,3% soit supérieure à celle de l’Indice des prix à la consommation (IPC), qui est souvent utilisé comme référence par les conseils municipaux dans la confection de leur budget et qui était de 3,2% en octobre dernier.
« Nous sommes à 1,1% de plus que l’IPC. Il y a des facteurs qui l’expliquent, entre autres, le transport en commun où nous aurons une augmentation d’environ 900 000$ des coûts pour 2026, que ce soit le transport adapté, Citébus et Taxibus. Nous devons également tenir compte d’une norme comptable imposée par Québec en ce qui a trait à l’entretien des bâtiments et particulièrement la question future du désamiantage qui représente environ 900 000$ aussi », explique monsieur Caron.

Les droits de douane imposés par les États-Unis ont un impact à la hausse sur le budget de la Ville de Rimouski, comme de l’ensemble des villes au Québec.
« Cela nous affecte surtout via la facture que nous refilent nos fournisseurs. On voit des augmentations au niveau des soumissions reçues à nos appels d’offres ».
Baisse des taux d’intérêt
Autre facteur noté par le maire, la baisse des taux d’intérêt.
« Les revenus de l’argent que nous avons dans des dépôts à terme sont en baisse. Cet élément explique à lui seul environ la moitié de l’augmentation de taxe », souligne monsieur Caron.
Guy Caron indique que sans ces facteurs incontrôlables, la hausse aurait probablement été sous l’inflation.
« Lors des quatre dernières années, nous avons été à 5% sous le seuil der l’inflation. Les objectifs d’optimisation et de coupures ont été faits en grande partie dans les quatre dernières années », souligne le maire.

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