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Le Canadien est encore intimidé

L'opinion de Robin Lebel
Le Lightning de Tampa Bay était de passage au Centre Bell, mardi soir. (Photo courtoisie LNH)

Le Canadien a encaissé une autre gifle contre Tampa Bay mardi soir dernier : une dégelée de 6 à 1. Plus qu’une défaite, c’est une démonstration de force physique qui a exposé les faiblesses de Montréal.

L’opinion de Robin Lebel

Le Lightning sortait pourtant de quatre revers consécutifs. Pour réveiller ses troupes, il a rappelé Scott Sabourin, dur à cuire de 6’3 et 205 lb.

Comme si Tampa manquait de colosses… Nicolas Paul (6’4, 234 lb) et Curtis Joseph (6’9, 242 lb) étaient déjà là pour imposer la loi. Trois vrais redresseurs de torts, pas un seul comme à Montréal.

Arber Xhekaj est solide, mais il ne peut pas tenir tête à trois hommes du genre dans une même soirée.

Josh Anderson, lui, n’est pas un pugiliste dans l’âme. C’est un dur, oui, mais pas un vrai bagarreur. Il a jeté les gants, s’est accroché et a volontairement entraîné son adversaire au sol.

Une tactique de survie, comme l’ont déjà fait Chara ou d’autres contre Georges Laraque. Anderson n’a pas eu le choix de se battre pour sauver son poste.

Pourquoi Tampa a-t-il rappelé un goon? Parce que le Lightning savait que le Canadien est intimidable. Et le résultat s’est vu immédiatement. Jayden Struble? Il ne veut pas être identifié à ce rôle. À 6 pieds, il ne fait pas vraiment le poids de toute façon contre les géants de la LNH.

Résultat : Montréal a encore joué avec des œufs dans les poches. Et que fait le Canadien en réponse? On rappelle Owen Beck, Adam Engström et le gardien Jacob Fowler. Pas exactement des intimidateurs. On dirait que le deuxième étage du Centre Bell n’a pas compris le message.

Ou alors, ces rappels cachent une transaction imminente. Car soyons clairs : un vrai dur, voire deux, seraient les bienvenus. Tampa Bay en avait trois dans son alignement  mardi soir dernier.

Manque de caractère

Aujourd’hui, le Canadien ressemble à un panneau criblé de balles. L’alignement est jeune, léger, et il manque cruellement de caractère.

Même avec du talent, tu ne gagnes rien dans un sport de contact où les combats à main nus sont permis si tu n’as qu’un seul type de joueur.

Oui, c’est une équipe en reconstruction. Oui, la maturité viendra dans quelques années. Mais en attendant, il est grand temps de protéger les plus petits et les plus talentueux : Hutson, Caufield, Suzuki, Demidov, Evans, Carrier et compagnie. Ces gars-là se font ramasser à tout bout de champ, et ça n’a plus d’allure.

Il faut aussi parler du fameux système « basketball » de Martin St-Louis. Homme pour homme au hockey, ce n’est rien d’évident. Quand tu as 12 à 15 joueurs dominants dans ton alignement, peut-être. Mais à Montréal, on est loin du compte.

Le Canadien est sur la bonne voie, mais pour progresser, il devra composer avec l’aspect robustesse que commande la LNH. David Savard l’avait dit à Martin St-Louis en 2024 : homme pour homme, ça ne marche pas, point final.

Charle-Édouard D’Astous a marqué son troisième but dans la LNH. (Photo courtoisie Lightning de Tampa Bay)

Petite parenthèse pour finir : Charles-Édouard D’Astous. Mardi soir dernier nous a montré de très belles choses. Méconnaissable comme joueur, il a fait des pas de géants depuis son départ de Rimouski. Je l’avais vu en 2023, dans un tournoi d’été. Déjà dominant, mais il ne ressemblait plus au joueur de l’Océanic. Quelle amélioration !

Aujourd’hui, il mérite bien qu’on l’appelle « monsieur ». Bonne chance à lui, et bonne chance au Canadien pour la suite.

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