Clôtures à neige ou sécurité réelle : Québec se trompe de solution
Lettre ouverte du Comité en faveur de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski (Le Bic)
En réponse aux nombreux accidents sur la route 132 dans le secteur de Saint-Fabien, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) du Québec annonce la mise en place de haies brise-vent ou de clôtures pare-neige à l’est et à l’ouest de la municipalité.
Lettre ouverte du Comité en faveur de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski (Le Bic)
Le comité de citoyens pour le prolongement de l’autoroute 20, bien qu’il souligne que la mesure, particulièrement dans la partie ouest du tronçon, pourrait avoir des impacts bénéfiques, souhaite rappeler au MTMD que les enjeux de sécurité majeurs le long de la 132 entre Trois-Pistoles et Rimouski ne sauraient être adressés avec des clôtures à neige.
Des clôtures à neige : une mesure insuffisante
Selon les chiffres du MTMD, sur la portion de route à l’est de Saint-Fabien, 32 accidents ont été recensés entre 2018 et 2022, dont 18 en hiver.
Ces statistiques révèlent que les accidents sont presque aussi fréquents en période estivale qu’en période hivernale. Le problème de sécurité, à la face même des données du MTMD, n’apparaît pas être saisonnier et ne peut donc être adressé par l’installation de clôtures à neige.
Le comité tient à rappeler que les enjeux de sécurité de la 132 entre Trois-Pistoles et Rimouski sont pourtant connus bien documentés:
- La cohabitation sur une voie unique à haute vitesse de trafic lourd intercentres et de trafic
local. Rappelons que le transport local est constitué d’autobus scolaires, de résidents et
d’agriculteurs qui doivent effectuer des arrêts fréquents ou qui circulent sur certaines
distances à vitesse réduite. - Le grand nombre d’entrées charretières pour les résidences tout le long du tracé de la 132
entre Trois-Pistoles et Rimouski augmente le risque d’accident lors des entrées et sorties
des résidents. - La formation de files derrière les véhicules lents sur une voie unique bidirectionnelle
entraîne une hausse des manœuvres de dépassement à risque et du potentiel de
collisions face à face. - La configuration de la route dans certains secteurs augmente les risques d’accidents. C’est
notamment le cas dans le secteur à l’est du village de Saint-Fabien près de l’entrée du
Cap à l’orignal et de la rivière du Sud-Ouest, où le rayon de courbure, combiné à la forte
pente de la route, réduit la visibilité des usagers qui circulent à grande vitesse et
augmente les risques de collisions et de pertes de contrôle. - La croissance continue du débit de transport interrégional, une catégorie d’usagers qui
désirent parcourir de grandes distances rapidement. - L’augmentation du nombre de véhicules lourds et hors norme en lien avec la croissance
démographique et économique de Rimouski et la construction continue de parcs éoliens
d’envergure au sud de Rivière-du-Loup. - L’état négligé de la chaussée, dont l’usure est accentuée par le transport lourd.
- Le refus perpétuel du MTMD de réduire la limite de vitesse à 70 km/h dans ce secteur, tel
qu’il a été demandé à plusieurs reprises par la municipalité de Saint-Fabien et la Ville de
Rimouski. - Dans ce contexte, seule une infrastructure séparant les flux de circulation et éliminant les
conflits frontaux permettrait d’assurer un niveau de sécurité conforme aux besoins
actuels et futurs. En installant des clôtures à neige, le ministère s’échine à égrainer de
petites mesures qui ne règlent en rien le problème de fond de la sécurité sur la 132.
Une solution durable : l’autoroute
Plutôt que de détourner l’attention avec des clôtures à neige, le comité de citoyens demande au
MTQ d’adresser les causes profondes de la sécurité sur la 132 et de faire avancer le dossier de la
finalisation de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski.
Il est urgent de reprendre les études, particulièrement pour la partie la moins avancée : Rimouski (Bic) – Trois-Pistoles.
Cette infrastructure est la seule qui assurerait une véritable sécurité pour les citoyens et les usagers.


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