Les attentes sont élevées
-Le rapport de la Commission Laurent ne devrait pas se terminer sur les tablettesLa Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse est à Rimouski aujourd’hui, dans le cadre des forums citoyens et professionnels.
Il s’agit de la commission présidée par l’ancienne présidente de la Fédération syndicale interprofessionnelle de la santé, l’infirmière Régine Laurent, créée dans la foulée de l’émotion causée par le décès d’une enfant de sept ans à Granby. Celle-ci est décédée de ses blessures dans des circonstances troublantes, après avoir été transportée dans un hôpital. Le cas de la jeune victime avait été traitée par le système de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), mais pas adéquatement, selon toute vraisemblance.
Les citoyens et les professionnels travaillant au quotidien avec les jeunes, dans les domaines de la santé, des services sociaux, de l’éducation, de la petite enfance, de la justice, de la sécurité publique ou encore au sein d’organismes communautaires, sont attendus ce 11 février à l’Hôtel Rimouski. La Commission visite les 17 régions du Québec depuis le 14 janvier jusque au 13 février.
Une de plus?
S’agit-il seulement d’une « autre commission » financée à coups de millions par les deniers publics, ou d’un exercice qui, pour une rare fois, pourrait déboucher sur des gestes concrets?
Un ancien éducateur du réseau au Bas-Saint-Laurent, Daniel Côté, est optimiste. « C’est une bonne chose, cette commission. Je crois qu’il y a une volonté réelle pour faire en sorte que les enfants soient mieux traités. La commission fait le tour de la question et en plus, elle le fait comme il faut, en visitant les régions, pas juste en tenant ses auditions dans la grande ville. Les gens ne sont pas obligés de se déplacer. Ça va faciliter les témoignages. »
Encourageant et décourageant
« J’ai été 35 ans dans le système. Je ne dirais pas qu’il est à peu près temps de s’occuper du dossier, car il y a eu des réformes censées. Tout n’a pas été mauvais, pendant ce temps. Sauf que là, on dirait que tout le monde veut faire un peu plus. C’est encourageant, après ce qui a été plutôt décourageant: la réforme Barrette. Ce n’était pas une bonne idée de mettre les services sociaux dans les hôpitaux. Ce n’était pas la meilleure option, ça. Il y a des différences fondamentales entre la santé et les services sociaux et cette différence n’a pas été respectée. Les libéraux, à l’époque, ne semblaient pas la voir, cette différence », commente monsieur Côté.
« J’espère que la Commission Laurent va contribuer à ramener les services sociaux à leur place. Je n’ai rien contre les soins de santé mais c’est différent et ce doit être traité à part. Le drame de Granby a été un drame, mais ça a été aussi un dégât indescriptible, car il paraît qu’il nous faut des dégâts, pour qu’on réagisse. C’est triste mais ça arrive, et c’est déjà arrivé. La majorité (du personnel) fait le maximum, mais il peut y avoir des personnes incompétentes au travers », philosophe aussi Daniel Côté.
« J’ai confiance » -Le député LeBel
« J’ai bien confiance en cette commission qui requiert beaucoup de temps et beaucoup d’énergie à notre collègue Lorraine Richard, qui y représente le Parti Québécois. Aussi, Régine Laurent m’inspire confiance. C’est quelqu’un de très bien et de ce que j’en sais, la Commission se déroule bien. Il faut donner une chance à cette commission. Il y a tant à faire dans ce domaine », déclare le député de Rimouski, Harold LeBel, toujours sensible aux questions humanitaires.
« Si je me fie à ce qu’on me rapporte sur les témoignages entendus à la Commission jusque ici, ils sont pertinents et ils entraîneront des changements. C’est très bon que la Commission vienne en région aussi. Je suis ça de près avec la collaboration d’un attaché politique », mentionne monsieur LeBel.
L’Assemblée nationale devrait recevoir les recommandations de la Commission spéciale l’automne prochain.