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Avenir de nos médias régionaux : à vous de réagir !

Opinion de Louise Ringuet, copropriétaire du Journal Le Soir

Notre communauté abonde de vie culturelle, sportive, politique, communautaire, sociétaire, économique. Si les citoyens n’ont plus de moyens de s’informer, comment pourrons-nous vivre en démocratie, libre de nos opinions avec la disparition des médias régionaux?

Cette semaine, je profite de ma tribune pour mettre de l’avant ce que j’entends quotidiennement.

« Je ne reçois plus l’information comme avant dans mon fil Facebook ».

En effet, malgré des efforts incommensurables pour rejoindre nos lecteurs (nouvelle page Facebook, Twitter, Linkedin, YouTube), il faut désormais faire un effort supplémentaire et consulter la nouvelle sur les sites des médias d’information.

Vous n’aviez pas l’habitude de le faire ou vous trouvez compliqué de consulter tous les sites? Il se peut que vous vous exposiez à une désinformation.

Les médias traversent actuellement une période trouble. Plusieurs journaux ferment, des coupures majeures sont annoncées, le blocage de Meta (Facebook et Instagram) se poursuit, le Publi-Sac ne sera plus distribué.

Les médias reconnus apportent, par une rigueur journalistique, une éthique, de la crédibilité par des faits vérifiés, justes et des sources crédibles.

C’est de cette façon que nous pouvons nous assurer que l’information qui nous ait transmise est digne de confiance et ainsi nous permettre de nous forger une opinion instruite. Participer à la vie communautaire, c’est aussi faire des choix éclairés.

Le Journal Le Soir est un média numérique. Nous avons acquis une solide expertise. Plusieurs médias se sont tournés vers le numérique mais, ici, dans notre région, nous tirons déjà notre épingle du jeu.

Nous sommes un média régional, trois copropriétaires et une superbe équipe de journalistes sur le terrain qui font un travail exemplaire pour informer des centaines de milliers de lecteurs uniques, chaque mois, sur tous les sujets d’actualités. Une petite équipe avec les moyens d’une petite PME.

Une application mobile, attendue depuis des mois, arrivera sous peu pour fidéliser notre clientèle.

Depuis une semaine, à la suite de l’annonce de suppressions de postes et de journalistes sur le terrain, des gens se questionnent sur l’avenir du Journal Le Soir. Notre groupe se pose aussi cette question.

Comment notre petite entreprise peut survivre lorsque le Groupe TVA, qui a certainement plus de moyens que nous, en arrive à couper 547 postes en fermant ses salles de nouvelles régionales?

Salutations à nos collègues de l’Est-du-Québec, dont les emplois ont été supprimés. Nos pensées et notre solidarité vous accompagnent dans ces temps difficiles.

Une différence ?

En ce moment, le Journal Le Soir publie douze articles par jour, couvre toutes les conférences de presse, les communiqués, les conseils municipaux, écoute les enjeux de société.

Si, demain matin, nous mettons un terme à l’aventure du Journal Le Soir, est-ce que ceci ferait une différence ? Est-ce que des décideurs regretteront cette avenue ? Est-ce qu’il y aura une levée de boucliers ?

Nous ne le croyons pas. À la mort des journaux Le Rimouskois et Progrès-Écho, en 2014, personne n’a pris le bâton du pèlerin.

Certains élus et décideurs s’en sont lavé les mains. Encore aujourd’hui, c’est à se demander si certaines instances ne souhaitent pas la mort des médias régionaux. Un problème de moins à gérer et un total contrôle des communications via les médias sociaux.

(Photo journallesoir.ca- Pierre-Olivier Lefrançois)

Les gens n’ont pas conscience de l’importance de tous les médias régionaux dans les décisions et orientations prises pour assurer notre gestion.

Lorsqu’une entreprise investit dans notre média pour sa campagne publicitaire, elle permet de nous donner un peu de souffle, mais contribue aussi à ce que des centaines d’organisations puissent recevoir une couverture adéquate de leurs activités.

Elle offre aussi la possibilité de parler d’histoires touchantes, d’informer sur des enjeux cruciaux, d’assurer la réussite d’événements, de mettre en valeur des gens d’affaires, des résultats sportifs, des spectacles réussis, des campagnes de financement ou d’encourager la réussite et la prospérité du Bas-Saint-Laurent.

Car la publicité est notre seule source de revenus. Nous avons trois supers journalistes qui sillonnent l’actualité pour vous.

Nostalgie

Lorsque je vais voir un match de l’Océanic, je suis nostalgique, il n’y a presque plus personne sur la galerie de presse. Outre notre René Alary préféré !

Le Journal Le Soir et Radio-Canada sont maintenant les deux seuls médias locaux à couvrir l’équipe quotidiennement et à tous les matchs, autant sur la route et qu’à domicile. C’est un exemple frappant de la réalité actuelle.

Je souhaitais, par cet article, susciter une prise de conscience. Nos élus fédéraux, provinciaux et municipaux nous ont tous signifié leur appui et mentionné l’importance de notre média. Nous avons pris une place importante dans la société.

Trop facile actuellement pour une organisation de soutenir publiquement les médias régionaux sans y injecter des sous ou de demander notre présence pour la couverture d’un événement alors qu’on investit de l’argent chez un concurrent absent du terrain.

Des gens de partout m’écrivent, chaque jour, pour me signifier leur appréciation, la justesse de notre couverture et le dynamisme que nous projetons dans tout le Bas-Saint-Laurent.

Par surcroît, les règles du jeu actuelles ne nous permettent pas de nous battre à armes égales.

L’Information est primordiale, c’est un droit dans notre société. Quand et qui se lèvera pour préserver ce droit ?

On déploie tout le nécessaire pour être là, encore, pour la démocratie de notre communauté.

Les façons de nous lire :

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