Violence dans les écoles: cri d’alarme du personnel de soutien
Le personnel de soutien scolaire déplore une hausse des incidents de violence dans les écoles du Bas-Saint-Laurent. L’adoption de mesures pour contrer ce phénomène fait partie des revendications exprimées par les syndiqués dans le contexte de négociation actuel avec le gouvernement du Québec.
« L’année dernière, on a fini notre année avec près de 700 rapports de déclaration de lésion. On parle ici d’agressions faites par des élèves sur le personnel de soutien », partage la présidente du Syndicat du soutien scolaire des Phares, Marie-Ève Leblanc.
Selon elle, plusieurs employés de soutien auraient dû s’absenter pour des raisons médicales au cours de la dernière année en raison de gestes violents commis par des élèves. La présidente syndicale mentionne également que la violence n’est pas toujours de nature physique.
« Il y a des écoles où ça brasse plus que d’autres. Malheureusement, les protocoles ne sont pas toujours mis en place lorsque les codes de conduite ne sont pas respectés. C’est trop… On a laissé aller la situation pendant un certain moment, donc là, on est devant un mur. Notre personnel à nous est en première ligne. J’ai des employés qui sont partis en arrêt de travail parce qu’ils avaient des commotions, par exemple. Parfois la violence est verbale et psychologique: ils se font sacrer après, ils se font parler dans la face, ils se font lancer des choses. À la longueur de journée, c’est intolérable! » lance Marie-Ève Leblanc.
Celle-ci déplore le fait que de tels gestes soient tolérés dans les écoles, « mais pas dans les murs d’un centre jeunesse, d’un hôpital ou d’un établissement de santé et de services sociaux ».
« On nous dit que les enfants doivent être éduqués avant tout, attendez un peu là! Jusqu’où la scolarisation peut empiéter sur la santé physique et mentale de notre personnel? »
Un problème croissant?
En janvier dernier, les employés de soutien des centres de services scolaires des Phares, des Monts-et-Marées, de Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs ont répondu à un sondage de la Fédération des employés de services publics, qui révélait qu’en moyenne 33% des répondants affirmaient avoir vécu de la violence physique ou psychologique au cours des six derniers mois.
Il y a un mois, TVA Est-du-Québec rapportait qu’un élève avait tenté de s’en prendre à un autre jeune avec des ciseaux dans une école du Centre de services scolaire des Phares. Contactée par le Journal le Soir, la commission scolaire avait mentionné que la situation avait été maitrisée et avait dénié que la violence était en montée dans les écoles de la région.
« J’étais déçue d’entendre ça. Je suis là-dedans à journée longue, parfois avec la CNESST, je pense qu’on se met la tête dans le sable. Il faut que quelque chose soit fait et il faut que les parents comprennent l’ampleur du problème », commente Marie-Ève Leblanc.