La tannerie-taxidermie de Marc Szymanski est prise d’assaut !
Les trophées-gibiers ont doublé« Quand la chasse va, tout va », dirait-on pour qualifier le succès de cette industrie qui avec la hausse de la récolte de 2023, surtout pour le chevreuil, connaît une remontée exceptionnelle. L’artisan-spécialiste, Marc Szymanski, de la Tannerie-Taxidermie BSL, à Saint-Narcisse, voit son carnet de commandes exploser. Sa renommée dépasse les frontières du Québec.
Les boutiques spécialisées, les territoires fauniques, dont SÉPAQ-Anticosti où les guides n’ont pas vu autant de cerfs que cette année, les centres de débitage qui sont pris d’assaut, bref, la chasse demeure, et davantage cette année, un moteur économique majeur pour les régions.
Un autre signe qui témoigne de la popularité de la chasse et du succès de la récolte, c’est le secteur de la tannerie-taxidermie où l’abondance de trophées-gibiers a plus que doublé cette année.
« Je travaille pour une clientèle régionale, du Québec, et des autres provinces du Canada, dont l’Ontario et le Nouveau Brunswick, mais aussi à l’international. Je dois bientôt expédier une peau d’orignal en Finlande. J’ai un marché en Allemagne, en Afrique, bref un peu partout en Europe », précise le Français d’origine, installé à Saint-Narcisse depuis 13 ans. Marc a des contacts avec des pourvoyeurs étrangers qui lui confient des têtes de gibiers à naturaliser et des peaux de toutes les espèces à traiter. La qualité de ses pièces assure sa renommée et sa continuité outre-mer.
Livrés à temps pour Noël!
Rencontré le 8 décembre, Marc avait 51 panaches, têtes et crânes de cerfs et d’ours de la région à terminer pour Noël.
« Et j’en attends beaucoup d’autres après les Fêtes, lesquels sont dans des congélateurs. J’ai aussi des panaches d’orignaux. J’accepte toutes les commandes. Une promesse, c’est une promesse. Je dois satisfaire ma clientèle qui ne doit pas attendre trop longtemps après sa pièce qui doit sortir dans l’année de sa récolte. Le client et la cliente sont fiers de leur trophée et doivent l’avoir rapidement. Des souvenirs sont rattachés à ces trophées et les récits de chasse doivent être racontés durant les Fêtes », image Marc.
Pas question de fermer boutique
À 63 ans, le tanneur-taxidermiste de plus de 40 ans d’expérience, voit la retraite à l’horizon. Il prévoit retourner en France avec sa conjointe taxidermiste Nadine et connaître sa petite-fille de 8 ans, qu’il ne voit pas grandir.
Mais pas question de fermer boutique. L’entreprise va très bien, sa clientèle est fidèle et en croissance. L’atelier Tannerie-Taxidermie BSL, 7, rue du Parc, Saint-Narcisse-de-Rimouski, occupe 3 500 pi.ca, dans un édifice qui a déjà accueilli une épicerie, au centre d’un terrain de 35 000 pieds carrés.
« Il y a assez de place pour ajouter des petits commerces connexes, comme une boutique de cuir, entre autres », dit-il.
Redonner au suivant
Ses connaissances acquises lui ont été transmises par son père. À son tour, Marc souhaite redonner au suivant et former sa relève avant de se retirer, mais pas avant d’avoir vendu sa tannerie-taxidermie.
« L’élève apprend les bases et après il s’adapte. Il apprend à donner une expression à l’animal. Pour moi, la satisfaction du client passe avant l’argent », dit-il.
Marc Szymanski a bon espoir de céder sa Tannerie-Taxidermie BSL, d’autant que plusieurs artisans se retirent pour la retraite et ferment leurs portes, ce qui vient accroître le marché dans le monde de la chasse, et à ceux qui favorisent le tannage des peaux.
Dans les deux cas, la clientèle augmente depuis la COVID, qui a marqué le retour en forêt des amateurs de grands gibiers et de trappage, et favorisé la relève.
En 2022, ce sont 61 000 personnes ont suivi la formation du Certificat du chasseur, et 30% des certifiés sont des femmes. Un grand marché est à la portée des tanneurs-taxidermistes.
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