Opposition à Costco : Philippe Cousineau Morin persiste et signe

Invité par le Journal Le Soir.ca à faire le point par rapport à la venue de Costco à Rimouski, le conseiller du district Saint-Germain, Philippe Cousineau Morin, indique que sa position n’a pas changé et que ses arguments sont les mêmes que ceux qu’il a exposés lors des deux dernières assemblées du conseil municipal.

Monsieur Cousineau Morin explique qu’il y a trois raisons principales qui justifient son opposition.

« La première, c’est l’exemplarité. Lorsqu’on lit Rimouski 2030. La présence d’un Costco est totalement contraire à nos objectifs communs en termes de transition économique et climatique. On renforce la dépendance à la voiture, aux environnements minéralisés, aux longues chaînes d’approvisionnement, à la surconsommation, à la croissance de la taille des voitures et des maisons avec la facture énergétique que l’on connaît », prétend le conseiller.

Au plan du développement économique, Philippe Cousineau-Morin estime que Costco n’a pas découvert la recette des bas prix.

« La recette de Costco est de dissimuler ses bas prix à travers ses autres factures. À mon sens, Costco tire avantage des pouvoirs publics. Son obèse superficie vient avec des coûts énormes. Un réseau d’accès routier et autoroutier, du déneigement, déglaçage, des feux de circulation, des carrefours rendant impossibles le transport actif et le transport en commun. Les énormes superficies bétonnées. Je ne peux pas être contre les bas prix, mais je dois être pour une gestion raisonnable des coûts des infrastructures municipales », poursuit-il.

Des commerces cannibalisés

Philippe Cousineau Morin dit craindre pour les commerces de Matane, de Mont-Joli, d’Amqui et de Rimouski qui seront cannibalisés par la présence de Costco à Rimouski.

« Je souhaite être solidaire des autres milieux. En conclusion, si je me suis engagé en politique municipale, c’est que je crois que mon milieu à une singularité à offrir. Je ne suis pas élu pour contribuer à un urbanisme fractionné qui contribue à l’isolement social. Je crois que nous avons quelque chose qui nous distingue et je ne crois pas que nous devons faire ce que les autres font ».

Monsieur Cousineau Morin estime que ce n’est pas à la Ville de choisir les enseignes qui s’installent ou ne s’installent pas sur son territoire.

« Sa responsabilité est d’orienter les types de développement qu’elle souhaite et de régir le zonage. Ce cas-ci fait exception. C’est la Ville qui achète et revend le terrain à des fins précises, aux fins du Costco. Il y a des avantages, comme des désavantages à la présence de cette bannière sur notre territoire », dit-il.

Donner l’exemple

Le conseiller de Saint-Germain considère paradoxal le fait de voir une municipalité contracter directement avec une bannière.

« Il faut comme municipalité donner l’exemple pour les choix cohérents pour la transition. Comme je m’y étais engagé dans mon district en 2021 alors que les commerçants peinaient à se remettre du confinement pandémique, je demeure convaincu que prendre action municipale pour attirer chez nous une grande surface n’est pas une priorité économique pour notre communauté », indique Philippe Cousineau Morin.