La pêche de la mouchetée va dorénavant ouvrir le 15 mai

Les populations d’ombles de fontaine ou truites mouchetées sont dans un déclin alarmant au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. À tel point que le ministère responsable de la faune repousse l’ouverture de la pêche sportive au 15 mai dans tous les lacs publics.

Les réserves fauniques, zecs et pourvoiries ne sont pas concernées par cette nouvelle réglementation puisque ces territoires ont leur propre plan de gestion.

Le saumon atlantique, et le bar rayé sont exclus de cette modification qui sera en vigueur à partir du 1er avril 2024, dans les zones de pêche 1 et 2.

Le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs espère ainsi épargner les truites mouchetées de la pêche printanière, alors qu’elles sont plus vulnérables au sortir de leur léthargie.

En hiver, quand les eaux sont froides, à moins de 4 degrés, les truites fonctionnent au ralenti. Elles ont de ce fait très peu d’activité et elles seront totalement actives dans une eau à 12 degrés environ.

Le début de la pêche sera dorénavant le 15 mai, jusqu’à la fermeture le mardi 10 septembre inclusivement. La saison de la pêche sportive se déroulera désormais à dates fixes.

« Les amateurs avaient de la difficulté à se souvenir de la date d’ouverture, ce qui causait plusieurs problématiques, et ça entraînait plusieurs constats d’infractions », reconnaît la biologiste à la Direction de la gestion de la faune du Bas-Saint-Laurent,  Anne-Marie Pelletier, en entrevue dans le cadre de l’émission « Rendez-Vous Nature ».

Toujours le 15 mai

« La date de l’ouverture de la pêche ne sera plus un vendredi, mais toujours le 15 mai de chaque année, jusqu’au 10 septembre, de sorte que la pêche sera interdite à partir de la journée du 11 septembre. Le long congé de la Fête du travail sera donc inclus dans le calendrier de la pêche », précise clairement la scientifique.

Les nouvelles dates ne s’appliquent qu’aux zones 1 Gaspésie et 2 Bas-Saint-Laurent. Les autres zones suivront, compte tenu des espèces de poissons qui n’ont pas les mêmes problématiques que la truite mouchetée.

Lors de cet entretien, Anne-Marie Pelletier précise aussi que la durée d’un Plan de gestion comme celui de la truite mouchetée, ne s’appliquera plus à date fixe.

« Afin d’intervenir à toute nouvelle problématique, surtout avec les changements climatiques et les lacs qui « calent » de plus en plus tôt », estime la biologiste qui ajoute que les populations d’ombles de fontaine sont précaires et qu’il faut les protéger.

Comportement des pêcheurs

Lors de cette entrevue exclusive, le comportement de certains pêcheurs, comme l’usage de cinq lignes au printemps croyant que la saison de la pêche d’hiver était encore en cours, les mouchetées remises à l’eau qui ne survivent pas, et l’importance de conserver les poissons capturés et de les compter dans le quota de la journée.

En 2019, le ministère estimait que 50% des populations de mouchetées en lacs étaient en surexploitation.

Dès lors, le quota de prises a été réduit de 15 à 10 truites par jour. Le retrait de la pêche printanière doit contribuer à protéger davantage les populations de mouchetées, et assurer une pêche sportive durable, équitable et de qualité.

On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

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