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SOPER : où sont passés les surplus ?

Le Journal Le Soir.ca s'entretient avec le maire de Rimouski, Guy Caron
La Société de promotion économique de Rimouski (Photo courtoisie Mathieu Dupuis)

Les directions générales de la Ville de Rimouski et de la MRC de Rimouski-Neigette ont alerté la Commission municipale du Québec (CMQ) à propos de certaines irrégularités dans la comptabilité de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), notamment la fonte des surplus accumulés de l’organisation en 2023.

Dans une lettre envoyée à la CMQ en février 2024, ils notent une « proximité douteuse » entre la SOPER et Novarium, une initiative visant à consolider le positionnement stratégique du Bas-Saint-Laurent comme pôle de savoir international en économie bleue, notamment en biotechnologies marines, en intelligence des données et en génie maritime.

D’abord porté par la SOPER, Novarium est devenu une organisation autonome en 2024.

« En octobre dernier, nous avons réalisé que les surplus (un peu plus de 800 000 $) étaient disparus. Éventuellement, nous avons trouvé qu’ils avaient été réorientés vers le développement et les opérations de Novarium. À partir de ce moment, nous avons commencé un processus de séparation entre les deux organisations. En termes de gouvernance, il y avait certains éléments qui étaient problématiques et nos directeurs généraux ont fait une dénonciation à la CMQ », indique le maire de Rimouski, Guy Caron, qui est président de la SOPER depuis janvier 2024 et qui est administrateur de l’organisme depuis 2021.

Pas d’enquête en cours

« Contrairement à ce qui a été avancé, il n’y a pas d’enquête en cours. Nous avons signalé des choses qui nous semblaient problématiques à la CMQ. C’est elle qui doit décider s’il y aura ou pas une enquête et pour le moment, il n’y a pas d’incidence d’un côté ou de l’autre », commente le maire de Rimouski, Guy Caron.

Le maire Caron rappelle que la Ville est mandataire de la SOPER et que celle-ci opère avec du financement public.

Le maire de Rimouski, Guy Caron

« Dans le cas de financement public, la gouvernance d’une organisation doit se soumettre à certaines règles énoncées par la Loi sur les cités et villes, la Loi sur les compétences municipales ou encore le Code municipal. Si on pense que la gouvernance n’a pas respecté toutes les règles, on se doit de soumettre le tout à la CMQ ».

Guy Caron précise que tous les états financiers étaient corrects jusqu’en 2022.

« Lorsque nous nous sommes rendu compte que les surplus avaient été réorientés vers Novarium, nous avons commencé le processus de séparation des organisations pour faire le ménage là-dedans et pour nous assurer que la SOPER puisse retrouver son rôle traditionnel et que Novarium va pouvoir continuer de fonctionner de façon viable, mais séparée ».

Évaluation des montants réorientés

La Ville et la MRC ont demandé à ce qu’une évaluation soit faite sur les montants qui ont été investis par la SOPER dans Novarium « afin de nous assurer qu’un remboursement de ces sommes soit fait éventuellement ».

Le Novarium – Campus d’innovation de Rimouski (Photo Facebook)

Le maire Caron confirme qu’il y a eu des comptes de dépenses élevés.

« Lorsque nous voyageons comme élus, nous faisons attention parce que nos déplacements sont payés par de l’argent public. On doit faire attention. À la lumière de tout ce que nous entendons en termes de dépenses d’organismes municipaux, il y a effectivement des questions à se poser et nous les posons ».

Des chambres à 500$

Selon des documents obtenus par Radio-Canada via la Loi d’accès à l’information, des dépenses pour des chambres dans des hôtels luxueux comme le Château Frontenac à Québec ou le Reine Élizabeth à Montréal, par exemple, ont effectivement été approuvées.

« On parle de chambre à 500$. Moi, j’essaie d’avoir des chambres à 200$ ou moins », lance monsieur Caron.

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