« La Pas Permise » pour défier les lois sur la vente d’alcool

Pour protester contre les lois qui interdisent la vente de bière dans les marchés publics, l’Association des microbrasseries du Québec et l’Association des marchés publics du Québec lancent une fausse bière intitulée « La Pas Permise ».

Par Julian Azzari – Collaboration FLO 96,5

Depuis plusieurs années, les microbrasseries ne peuvent pas vendre leurs produits dans les marchés publics reconnus. Cette fausse bière consiste en une canette qui contient uniquement de l’eau.

La coordonnatrice au Marché public de Rimouski, Mathilde Gauthier, explique que les boissons à base d’houblon ne peuvent pas être vendues par les commerçants, puisque ceux-ci ne produisent pas eux-mêmes leur matière première.

« C’est la petite twist qui fait qu’ils tombent dans un trou noir pour ne pas vendre dans les marchés publics. Si les microbrasseries produisaient leurs grains, leurs malts ou leurs houblons, ce serait différent », précise-t-elle.

Pour faire parler le public

Lancée en marge de la Semaine des marchés publics du Québec, qui se tiendra du 1er au 11 août, cette initiative de « Fausse bière » est un bon moyen pour faire connaitre cette problématique.

« Surtout que ça représente ce qu’on veut mettre de l’avant dans les marchés publics. Des produits artisanaux provenant de petites entreprises locales. C’est juste que les lois ne le permette pas. Ça prend du temps, mais ce genre d’initiative fait parler le public »,

Pour l’instant, « La Pas Permise » ne sera pas commercialisée au Marché public de Rimouski.

Le Québec est la seule province canadienne possédant un réseau organisé de marchés publics à interdire la vente de bières de microbrasseries. En 2021, l’Ontario a revu son programme pour les marchés de producteurs afin de permettre aux microbrasseurs de vendre leurs produits dans les marchés publics reconnus.

Incompréhensible

Alors que les producteurs de vin, de cidre ou encore d’hydromel et d’alcool de petits fruits peuvent librement vendre leurs produits, les microbrasseries restent les seules à être exclues de cette opportunité.

« Pour nous, il est incompréhensible que les bières de microbrasseries québécoises ne bénéficient pas des mêmes privilèges que les autres boissons alcooliques québécoises. En interdisant la vente des bières de microbrasseries, on prive les Québécois de l’opportunité de découvrir d’excellents produits du terroir. Il est plus que temps d’ajuster les lois en place pour permettre aux microbrasseries québécoises de vendre leurs produits dans les marchés publics », estime la directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec, Marie-Eve Myrand.