L’identité de Québec solidaire est maintenant bien forgée
12 ans après son premier députéLe député de Jean-Lesage et philosophe Sol Zanetti considère que la route parcourue par le parti Québec solidaire, son parti, depuis 12 ans, l’a maintenant conduit à maturité.
Avec ses 10 candidats élus il y a un an et demi, Québec solidaire a fini par se forger une identité propre, à être reconnu comme un « joueur » important de la politique québécoise, selon monsieur Zanetti, en entrevue au journal le soir. QS est le second groupe d’opposition derrière les libéraux. Le premier élu de Québec solidaire a été Amir Khadir (Mercier), en 2008.
Malgré les controverses entourant le décorum et mettant en cause la députée de Taschereau, Catherine Dorion, ou l’hostilité d’une certaine partie des citoyens envers l’ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin, cette reconnaissance s’est développée au point au point où son nombre de membres au Québec atteindrait maintenant 21 000 personnes (NDLR : le parti ne diffuse par de chiffres officiels).
Positions nouvelles
Et Québec solidaire a développé des positions qui se veulent distinctives par rapport aux autres partis politiques, entre autres sur la souveraineté, l’environnement et le partage de la richesse.
« Je crois que oui, Québec solidaire fait de plus en plus reconnaître sa différence. Cela fait maintenant 12 ans avec l’élection d’Amir Khadir que Québec solidaire est présent au parlement. Nous avons enregistré des gains à chaque élection, à partir d’un seul député, et au prochain coup, tout est possible », croit Sol Zanetti, qui était à Rimouski, hier, pour présenter une conférence sur la position de QS en matière d’environnement.
Démarche
« Notre démarche est clairement indépendantiste. Nous pensons que pour vraiment affirmer la volonté populaire de réaliser la transition écologique, il faut dépasser le cadre que nous offre le régime canadien. Il faut récupérer les pleins pouvoirs et la pleine gestion de nos affaires pour être capable justement de protéger le territoire québécois, d’une part, mais aussi de faire des projets qui vont être bons pour toutes les régions du Québec », affirme monsieur Zanetti.
Pétrole
« Nous sommes quatre députés QS à effectuer une tournée des campus du Québec, ce printemps, pour parler de la lutte aux changements climatiques par rapport à l’indépendance du Québec. L’indépendance permettrait de sortir de l’espèce de carcan économique basé sur le pétrole du Canada, dans lequel on se retrouve. Nous serons capables, comme pays, de bloquer des oléoducs, par exemple, qui tenteraient d’apporter la production des sables bitumineux vers l’Est en favorisant son exploitation. »
Transition écologique
Sol Zanetti rappelle que Québec solidaire a un plan. « En étant indépendant, on serait capable aussi d’utiliser l’argent public pour la transition écologique, au lieu de l’investir dans le pétrole bitumineux, comme c’est actuellement le cas. Québec solidaire se distingue avec un plan de transition complet, qui vise à atteindre les objectifs du Groupe intergouvernemental sur les études sur le climat (GIES). »
Les seuls
« Nous sommes les seuls au Québec qui disent qu’il faut minimalement atteindre les cibles du GIES et nous avons les moyens scientifiques pour y arriver dans notre plan. Je crois qu’il y a un mouvement très fort en faveur de l’environnement au Québec », soutient le député de QS.
« On l’a vu avec le demi-million de personnes qui s’est réuni à Montréal le 27 septembre dernier et il y a eu aussi plein de monde dans les rues de plusieurs villes. C’est un signe clair que les gens sont prêts à ce qu’on se donne des infrastructures collectives pour combattre les gaz à effet de serre. Les gens sont tannés de se faire dire qu’il faut faire des choix seulement individuels. Ce qu’on veut, c’est que le choix le plus facile à faire pour les gens, ce soit toujours le choix qui produit le moyen de GES », croit aussi monsieur Zanetti.