TELUS : « Délocaliser pour engager 9 à 10 fois moins cher au Maroc »
Offres de départ « volontaire » à 720 travailleurs syndiqués
Par 19.09.2024 12:00
Des membres de deux syndicats de TELUS ont manifesté mercredi à Rimouski afin de dénoncer une autre vague de départs volontaires offertes par l’entreprise.
Le président du Syndicat québécois des employés de TELUS, Luc Pouliot, précise qu’il s’agit d’une 3e annonce du genre cette année.
Cette offre de départ dite volontaire vise 720 travailleurs syndiqués au Canada.
« Nous ne sommes pas en moyens de pression. On peut juste faire ce qu’on peut avec les médias, des manifestations, soutenir les employés et faire des représentations politiques. Fournir nos arguments à l’employeur aussi qui fait fausse route, mais on n’a pas d’écoute du tout », indique monsieur Pouliot.
Parmi ceux-ci, 155 sont représentés par le SCFP au Québec. 98 d’entre eux sont des employés de métier représentés par le Syndicat québécois des employés de TELUS et 57 sont des employés spécialisés défendus par le Syndicat des agents de maîtrise.
Ne pouvant exercer de moyens de pression, les employés vont tenter de convaincre leur employeur qu’il ne s’agit pas de bonnes décisions.
Luc Pouliot fait valoir que l’entreprise en profite pour délocaliser ces emplois à l’extérieur du pays.
« Du côté des bureaux, ceux qui ont en télétravail, ce sont des emplois qui sont facilement délocalisables. Depuis qu’ils ont ouvert un centre d’appels au Maroc, nos gens ne sont pas réembauchés ici. Ce sont des embauches qui se font outre-mer, payés neuf à 10 fois moins cher », relate-t-il.
Transformation des activités
Pour sa part, la direction de TELUS affirme que l’entreprise est engagée dans une transformation de ses activités et de son approche client.
La porte-parole, Jacinthe Beaulieu, précise que cela inclut des investissements majeurs dans l’infrastructure réseau, améliorant ainsi l’efficacité et la fiabilité.
Elle souligne que les offres de départ volontaires s’accompagnent d’une généreuse compensation financière, dépassant les exigences du Code du travail du Canada et qui donnent aux membres de l’équipe la possibilité de prendre leur retraite ou de poursuivre une carrière à l’extérieur de l’organisation.
Selon Jacinthe Beaulieu, il s’agit d’un programme volontaire déployé à l’échelle nationale dans le but d’être juste et équitable. Elle fait valoir qu’une minorité des membres de l’équipe choisiront d’accepter l’offre.
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