Desjardins doit être considéré comme un service essentiel 

Depuis plusieurs semaines, Connexion-U, une association citoyenne fondé par des citoyens préoccupés par les impacts des technologies sur la société, discute avec des élus municipaux, dont le maire de Saint-Gabriel-de-Rimouski, Georges Deschênes, concernant les fermetures de succursales Desjardins au Bas-Saint-Laurent.

« Notre objectif était de comprendre comment nous tous, membres de Desjardins, en sommes arrivés à subir un désert bancaire avec les fermetures systémiques de points de services et guichets automatiques de Desjardins, particulièrement en région », indique la porte-parole de l’organisme, Karine Audet.

Parmi les élus municipaux, nombreux ont été proactifs, des pétitions aux injonctions interlocutoires. Le jugement de la Cour du Québec fut brutal, plaidant que les institutions bancaires ne sont pas un service essentiel. Or ce jugement n’est pas fatal.

Connexion-U arrive à la même conclusion que le rapport de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) sur le fait que la question n’est plus juridique, mais politique.

« Cependant, contrairement à elle, nous jugeons que les élus doivent maintenant porter le dossier à Québec », précise madame Audet.

Grande journée de mobilisation

C’est pourquoi Connexion-U a organisé une grande journée de mobilisation qui débute avec une conférence de presse à la Tribune de la Presse de l’Assemblée nationale où les maires feront leurs revendications le mardi 8 octobre à 11 h 45.

Georges Deschênes sera un des maires à prendre la parole lors de la conférence de presse.

« Par la suite, nous nous rendrons à la maison d’Alphonse et Dorimène Desjardins et à la Fédération des Caisses pour remettre au président et chef de la direction, Guy Cormier, la lettre signée par des milliers de membres et les centaines de résolutions émises par les municipalités contestant la fermeture des points de services et des guichets automatiques ».

Modus operandi de la Fédération des Caisses

Connexion-U a constaté le même modus operandi de la part de la Fédération des Caisses. L’association fait miroiter aux membres les avantages de fusionner les caisses locales.

Elle assure qu’il n’y aura pas de fermetures. Les membres votent en toute confiance en faveur des fusions. Par la suite, la Caisse coupe du personnel, puis des heures d’ouverture.

Entre trois semaines et deux mois, les villes voient leurs points de services disparaitre. Puis, souvent le guichet automatique suit.

Étrangement, les membres n’ont pas le droit de vote sur un enjeu qui les touche directement, les services courants.

L’article 242 de la loi sur les coopératives a été modifié en 2018, et semble donner la latitude voulue à Desjardins pour accélérer les fermetures, sans contestation possible ni sans même donner le temps aux collectivités de s’organiser.

« La Fédération du mouvement Desjardins doit son existence à ses membres depuis 1906, leurre ses membres et les prive de services essentiels. Particulièrement touchés en région, là d’où origine les caisses, gens d’affaires, commerces, trésoriers des municipalités, personnes âgées doivent faire des kilomètres pour obtenir des services bancaires », déplore l’organisme.

Ses membres estime que les visiteurs ne s’arrêtent plus dans les villes où il n’y a plus de caisse, dévitalisant ainsi les régions.

« Ce désert bancaire produit entre autres une fermeture de commerces, une perte de concurrence des affaires et une perte d’autonomie de nos personnes âgées ».

Connexion-U mobilise bénévolement les membres de Desjardins.

« Il nous apparait urgent que le plus grand nombre se presse pour un dossier aussi vital pour l’économie du Québec. Certains d’entre nous se déplaceront de Montréal et, entre autres, le maire de Bonaventure fera 600 km pour participer à cette journée de mobilisation ».

Rappelons que le 13 juin dernier, Desjardins a fermé plusieurs points de services dans la région, dont ceux de Saint-Gabriel-de-Rimouski, Sainte-Luce, Saint-Fabien, Saint-Matthieu-de-Rioux, Saint-Éloi et Saint-Clément.