UQAR : premier doctorat en sciences infirmières
Pousser les recherches sur les enjeux que vivent les régionsL’Université du Québec à Rimouski, en collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Université du Québec en Outaouais et l’Université du Québec à Trois-Rivières lancent un premier doctorat conjoint en sciences infirmières. Le programme permettra notamment de pousser en profondeur les recherches sur les enjeux que vivent ces régions.
Par Myriam Arsenault, Initiative de journalisme local- Le Quotidien
La première cohorte sera inaugurée à l’automne 2025.
Huit étudiantes réparties dans les quatre universités sont attendues pour cette première cohorte. Celles-ci pourraient augmenter avec le temps, jusqu’à atteindre une vingtaine d’inscriptions par année.
Les quatre cours du doctorat seront donnés à partir des quatre universités participantes et pourront donc être suivis en virtuel.
Les horaires seront faits selon les préférences des étudiantes, pour s’adapter à leurs réalités.
Inspiré par ce qui se faisait déjà au niveau des maîtrises en soins infirmiers et au diplôme d’études supérieures spécialisé (DESS), ce doctorat est une première collaboration de la sorte pour les sciences infirmières à ce niveau d’études.
Ce partenariat permettra d’ailleurs aux étudiantes d’accéder à un bassin d’une soixantaine de professeurs aux expertises variées autant pour l’enseignement que l’encadrement à leurs recherches.
Besoins régionaux
Les étudiantes de ce doctorat pourront contribuer au développement des connaissances en sciences infirmières, de leurs régions. Cela permettra de se concentrer sur différents enjeux que vivent leurs secteurs.
« Une des préoccupations pour lesquelles nous avons développé ce doctorat est que les régions ont souvent des particularités au niveau des problématiques de santé ou dans l’offre de soins et de services. On voulait donc rendre accessible la formation à un troisième cycle pour répondre aux besoins des régions », indique Mélissa Lavoie, professeure au module des sciences infirmières et directrice des programmes de cycles supérieurs en sciences infirmières à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Un accent est également mis pour que les recherches effectuées dans le cadre de ce diplôme aient un impact sur la profession, notamment avec les cours sur les infrastructures de recherches et l’innovation scientifique et professionnelle.
« Avec ces cours, elles apprennent, une fois qu’elles ont fait leur recherche, comment implanter ces résultats dans la pratique et instaurer un changement pour améliorer la pratique des infirmières. Ce n’est pas de faire un doctorat et laisser les résultats sur les tablettes, mais comment pérenniser complètement ces résultats-là, dans le milieu, pour arriver à faire des changements », continue madame Lavoie.
Rétention
Avec ce nouveau doctorat, les universités espèrent pouvoir garder leurs doctorantes en sciences infirmières dans leurs régions, tandis qu’elles devaient auparavant quitter leurs milieux pour poursuivre leurs études dans les grands centres.
Cela faisait que lorsque les universités avaient des offres d’emplois, celles-ci étaient plus difficiles à combler. Le fait de donner le cours en région permettra ainsi de répondre aux besoins des communautés.
D’ailleurs, le doctorat est ouvert à tous les maîtres, même celles qui ont fait des maîtrises cliniques et non en recherche. Une propédeutique a été mise en place.
Les étudiantes auront quelques cours à faire pour palier, mais pourront tout de même adhérer au programme.
Les futures doctorantes auront de plus de nombreuses possibilités d’emplois, selon Mélissa Lavoie.
Non seulement elles pourraient choisir l’enseignement, mais des établissements de santé cherchent parfois des doctorantes, ainsi que des organismes provinciaux, nationaux ou internationaux, des groupes de recherche et le privé.