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« Hadrien », empereur romain

Essai du romancier français Joël Schmidt, analysé par notre chroniqueur Mario Bélanger
Joël Schmidt est un romancier, éditeur et critique littéraire français.

Ce n’est pas vain parfois de mettre son nez dans le récit d’une époque lointaine, pour se dépayser de la modernité décourageante… Prenons le gigantesque Empire romain, par exemple. Hadrien a été l’un des empereurs les plus respectés de cette période.

Né au sud de l’Espagne, celui-ci a tracé son chemin jusqu’aux élites romaines, se faisant remarquer par sa vaste culture et par son sens de la diplomatie. 

Succédant à l’empereur Trajan, en l’an 117 après Jésus-Christ, il sera pendant 20 ans le grand chef d’un incroyable empire qui s’étendait de l’Angleterre jusqu’au Moyen-Orient.

Hadrien a eu la chance de vivre à un « Âge d’or », une époque relativement tranquille.

Non, il n’était pas un ange : il a furieusement étouffé deux révoltes des juifs au Moyen-Orient et plusieurs chrétiens trop téméraires dans leur foi ont continué de se faire dévorer au Colisée de Rome.

Par contre, les historiens ont considéré qu’il était beaucoup plus tolérant et moins cruel que ses prédécesseurs. Et surtout, il a été un grand développeur.

Durant son règne, Hadrien a accordé une grande importance à la vie des cités à travers l’Empire, les voyant comme l’équivalent d’un « poumon de libertés et d’initiatives locales ». 

Grand voyageur, il avait un grand respect pour les autres cultures, notamment celle de la Grèce, dont il parlait la langue.

Hadrien a contribué au développement de l’agriculture, du commerce, des routes de communication. Il a fait construire des édifices publics, des aqueducs et des ports de mer qui ont favorisé la circulation des personnes et des marchandises.

Les bibliothèques, les beaux-arts et les compétitions sportives ont connu un essor sous son règne. 

Il s’est occupé aussi à protéger les peuples de l’Empire contre les « barbares » qui ne partageaient pas leurs valeurs culturelles, mais de façon plus défensive qu’agressive (le mur d’Hadrien, par exemple, entre l’Angleterre et l’Écosse).

Il était aussi sensible aux calamités qui pouvaient s’abattre sur une région ou l’autre : famines, pestes, tremblements de terre, etc.

Plus grande neutralité administrative

Selon Joël Schmidt, l’auteur de ce livre, il paraît que c’est Hadrien qui a inventé la bureaucratie, afin de remplacer avec une plus grande neutralité administrative les puissants sénateurs romains qui profitaient un peu trop du système.

C’est lui aussi qui aurait favorisé grandement la « romanisation » des peuples qui s’expriment aujourd’hui dans les langues issues du latin.

Il nous restera à lire le célèbre ouvrage de Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, pour mieux comprendre le personnage…

Hadrien, par Joël Schmidt, Éditions Perrin, 2014, 360 pages.

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