Globetrotters et humanitaires à la fois
La plupart des retraités migrant vers le Sud en hiver y vont surtout pour fuir les rigueurs de la saison et jouir d’un climat tonifiant. Ce qui n’est pas le cas du couple formé de Diane Ross et d’Alain Thériault, eux qui parcourent la planète depuis huit ans en poursuivant des visées résolument humanitaires.
Des populations entières peinent à survivre partout dans le monde. Un constat qui s’impose à nous depuis des générations. Retraitée de l’enseignement, Diane Ross s’éveilla dès son jeune âge à cette brutale réalité. « Enfant, je sentais l’appel à aider les miséreux sur cette terre en intervenant directement auprès d’eux », nous confie-t-elle.
Une retraite stimulante
Cet éveil se transforma en projet concret à sa retraite. Elle se fit convaincante et entraîna dans son exaltante aventure son époux des quarante-cinq dernières années, Alain. Ouvert d’esprit, le comptable de formation se laissa progressivement gagner à la cause.
Pareille immersion autant culturelle que sociale et dans un monde inconnu, en plus, ne va pas sans un encadrement de qualité et une préparation adéquate. Les deux entrèrent donc en contact avec un organisme à l’expertise reconnue, le Centre d’amitié et de solidarité internationale des Appalaches (CASIRA). Cet ONG appuie ce genre de projets mobilisateurs et accompagne les bénévoles intervenant sur le terrain. Il offre, en plus, une courte formation préparant ces véritables missionnaires à s’adapter aux conditions du milieu visité.
Chaque année depuis 2012, les deux septuagénaires se promènent d’un continent à l’autre avec leur groupe assigné. Composée d’une quinzaine de membres, leur unité s’établit pour une durée moyenne de cinq semaines en sol étranger. La première expédition se fit dans quelques pays d’Amérique du Sud (Pérou, Paraguay, Brésil…). Suivirent des passages successifs au Guatemala (2013), en Équateur (2014), en République dominicaine (2015), au Costa Rica et en Équateur à nouveau (2016), au Vietnam (2017), au Bénin (2018) et à Madagascar (2019).
Voyage au Sénégal annulé à cause du COVID-19
Arrivés en février dernier du Nicaragua, le couple vient d’apprendre que le prochain voyage prévu pour le Sénégal en avril sera annulé dans la foulée des mesures visant à contrer le Coronavirus. Une simple partie remise pour eux et qui ne freine en rien leur enthousiasme.
Participer à la construction d’écoles, de maisons pour les démunis, améliorer les conditions sanitaires chez les populations, concevoir des projets d’ordre communautaire… Autant d’actions qui exigent de ces gens bienveillants un altruisme prononcé allant au-delà d’une simple expérience touristique. Ouvrir ainsi son cœur, se montrer empathique à la condition précaire de l’autre représente la forme la plus élevée de dignité humaine.
Parents de deux enfants, Diane et Alain comprennent que leur engagement les oblige à sortir d’un certain confort. Ils découvrent en retour les joies du partage avec les moins nantis ainsi que le bonheur du retour à la simplicité.