Urgence de Trois-Pistoles : « La nuit, nos vies comptent aussi »

Une infirmière auxiliaire, Kym Beaulieu, passe un message clair à propos de la menace de fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles le soir et la nuit. « La nuit, nos vies comptent aussi », voilà le message qu’elle lance à Santé Québec et Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent.

« Je suis infirmière auxiliaire depuis 12 ans. Pour la première fois, je suis anxieuse de ne pas savoir si je pourrai continuer d’administrer des soins de santé sécuritaire. Je suis en vacances et je prends la mobilisation à cœur pour moi, ma famille et mes patients. Je donne des soins à chacun de mes patients comme si c’était un membre de ma famille », mentionne-t-elle.

Madame Beaulieu déplore que certaines personnes puissent considérer la mobilisation en cours comme étant banale.

« Peut-être que pour vous cette mobilisation est banale, mais pour mes collègues et moi, c’est loin de l’être, ce serait une perte majeure de perdre notre urgence 24 heures sur 24. Je suis extrêmement inquiète de l’avenir en santé pour chacun d’entre nous ».

Lancée le 6 février par une conférence de presse et le lancement de deux pétitions, une en format papier et une électronique sur le site Internet de l’Assemblée nationale du Québec, la mobilisation se poursuivra ce samedi 15 février avec une grande marche.

Un rassemblement est prévu dès 12 h 30 devant l’aréna et le départ de la marche en direction de l’hôpital se fera à 13 h.

Dans le plan de compression

Le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, a obtenu la confirmation du CISSS du Bas-Saint-Laurent que la fermeture de l’urgence entre 20 h et 8 h la semaine et entre 16 h et 8, les fins de semaine, fait partie du plan de rationalisation soumis vendredi dernier (31 janvier) à Santé Québec.

« Le CISSS a soumis un plan de coupures de 45 M$ et Santé Québec doit sélectionner ce que sera coupé pour économiser 34 M$. Dès que nous l’avons su, nous avons réagi rapidement. Santé Québec dit qu’il veut couper des services moins performants. Nos services de santé sont très performants. Ils font même des jaloux. Les coupures vont faire très mal. Il n’y a pas d’économie à faire sur la santé des gens. Nous demandons à Santé Québec de garder notre urgence ouverte 24 heures sur 24 ».