Élections fédérales : trois candidats indépendants dans Rimouski-La Matapédia
Militants pour la décroissance
Trois candidats indépendants se présentent dans la circonscription de Rimouski-La Matapédia pour les élections fédérales du 28 avril. Noémi Bureau-Civil, Raphaël Arsenault et Tommy Lefebvre mènent cette campagne en bloc pour la décroissance.
Réunis pour lancer leurs campagnes respectives, les trois candidats s’opposent aux partis politiques traditionnels. Ils proposent une nouvelle offre politique pour des sociétés plus soutenables écologiquement, plus justes et plus démocratiques.
« L’idée d’être indépendant est de pouvoir parler d’une voix populaire et de tout simplement se fier aux évidences qu’on nous martèle avec les différents rapports internationaux sur les urgences au niveau de l’écologie, des injustices sociales et du déclin de la démocratie », affirme Noémi Bureau-Civil.

Madame Bureau-Civil reproche au système d’être dépendant de l’entreprise mondialisée et de la croissance économique infinie.
« Dans les faits, ce n’est pas soutenable d’un point de vue écologique, injuste au niveau social et au niveau aussi des autres espèces vivantes que l’humain. Finalement, elle n’est pas une démarche démocratique puisqu’elle sert les intérêts des classes dirigeantes qui ne nous représentent plus. Ce système n’est pas pour la population, c’est pour les privilégiés », dit-elle.
La candidate s’était également présentée comme indépendante en 2021. Elle avait obtenu 1 467 votes.
Sortir du capitalisme
Les campagnes des trois candidats s’articulent autour du fait de produire moins, de partager plus et de décider ensemble.
« C’est vraiment de se sortir complètement de l’idée fondamentale du capitalisme. La décroissance, c’est de revoir la façon qu’on habite le territoire, qu’on existe dans le territoire et la façon dont on interagit avec notre lieu de travail et la production qu’on fait. Ce n’est pas de se restreindre, c’est de créer autrement. Ça doit être positif », mentionne Tommy Lefebvre.

Ce dernier a décidé de se présenter pour une première fois à des élections avec l’objectif d’amener un discours différent.
« Je trouvais que c’était important, à ce moment-ci, de prendre part à la tribune qu’on nous accorde parce que c’est l’un des seuls moments. Ce sont toujours les mêmes qui prennent la tribune et qui parlent du même discours chaque fois », affirme-t-il.
Un contrepoids à l’offre actuelle
Les candidats soutiennent qu’en réponse à la promesse non tenue du capitalisme d’offrir un avenir meilleur, le projet politique de décroissance s’avère la seule alternative réaliste et cohérente.

« De voir que la décroissance n’est jamais abordée dans les sphères politiques ni par les médias, je trouvais ça important d’enfin apporter une voix supplémentaire. Ça va créer un contrepoids intéressant par rapport aux croissancistes qui sont les partis traditionnels. Il n’y a jamais eu de débat sur l’idée de la croissance. Tous les partis s’entendent pour dire que c’est comme ça qu’il faut que ce soit », déclare Raphaël Arsenault.