Mark Carney, l’anti-Trudeau dont le Canada a besoin
Lettre ouverte de Robin Lebel de Rimouski
Alors que les spéculations se multiplient sur une éventuelle alliance entre Mark Carney et Justin Trudeau, il est temps de remettre les pendules à l’heure. Le Canada n’a plus le luxe de s’enliser dans des jeux d’alliances improbables et de compromis politiques stériles. Le pays est à la croisée des chemins et c’est d’un leadership d’exception dont il a besoin.
Depuis des années, les libéraux gouvernent avec l’appui du NPD dans une coalition bancale, où l’idéologie social-démocrate de Jagmeet Singh freine systématiquement toute impulsion économique libérale tournée vers l’innovation, les affaires, et la croissance.
Cette incohérence idéologique a miné la capacité du gouvernement à mettre en place une politique économique viable. Le Canada a avancé en clopinant, porté par une gouvernance de circonstances.
Justin Trudeau, malgré son charisme et ses envolées progressistes, n’a jamais su incarner autre chose qu’un pouvoir symbolique, sans véritable colonne vertébrale politique.
Des maladresses diplomatiques, comme cette fois où il s’est permis de moquer Donald Trump devant les caméras, ou cette scène ridicule où il mime un baiser avec la Première Dame américaine, n’ont fait qu’aggraver l’image d’un chef plus intéressé par le paraître que par le fond.
Mark Carney n’est pas ce genre d’homme. Il ne sourit pas pour séduire, il n’offre pas de slogans creux.
Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, il incarne le sérieux, la rigueur, et surtout, une rare capacité à penser l’avenir avec lucidité. Il n’a ni l’innocence politique de Trudeau, ni les réflexes populistes d’un Pierre Poilievre.
Certains chroniqueurs s’en prennent déjà au cadre financier proposé par les libéraux. Mais soyons honnêtes : qui prend encore les promesses électorales au pied de la lettre ?
Elles ne survivent souvent pas au lendemain du scrutin, balayées par les crises, les réalités, les urgences. Et de cela, ce gouvernement n’a pas été épargné.
Alors, quelles options nous reste-t-il ?
Le Bloc québécois ? Pour mieux nous renfermer sur nous-mêmes et redevenir des passagers silencieux à l’arrière de l’autobus fédéral ?
Le NPD ? Il a déjà démontré ses limites dans cette étrange cohabitation qui a contribué à alourdir le déficit. Rappelons que cette crise budgétaire est aussi leur héritage.
Trump affûte déjà ses armes
Le Québec a, certes, des droits à défendre. Mais à quoi servent-ils si le pays dans lequel ils s’inscrivent vacille ? Pendant ce temps, au sud, un certain Donald Trump affûte déjà ses armes.
Son retour au pouvoir serait une onde de choc planétaire et le Canada ne pourra pas se permettre d’y répondre avec des discours bienveillants et des illusions humanistes.

Dans cette période charnière, ce qu’il faut, c’est un gouvernement majoritaire fort. Ce qu’il faut, c’est un pilote de crise. Pas un curé de village pour prêcher la paix sociale, mais un stratège.
Quelqu’un qui sait lire les rapports de force, qui comprend l’économie mondiale, et qui n’a pas peur de prendre les décisions difficiles.
Mark Carney n’a peut-être pas l’aura d’un tribun, mais il a la trempe d’un Churchill.
Rappelons-nous : en 1939, les Britanniques ne voulaient pas de Churchill. Mais ils savaient une chose, Hitler le craignait. Et ils savaient aussi qu’on ne tente pas de raisonner un tigre quand il tient notre tête dans sa gueule.
La leçon est toujours valable. À nous maintenant d’en tirer les conséquences.
Robin Lebel de Rimouski