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La Gaspésie en bleu : fin de parcours pour Diane Lebouthillier

La députée libérale sortante Diane Lebouthillier quitte la vie politique
Diane Lebouthillier a confirmé son retrait de la vie politique après sa défaite. (Photo Le Soir.ca- Jean-Philippe Thibault)

Après trois mandats consécutifs, la députée libérale sortante Diane Lebouthillier a vu son long règne prendre fin, lundi soir, alors qu’Alexis Deschênes du Bloc québécois a remporté la circonscription de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj avec 45,8 % des voix, selon les résultats partiels compilés dans 315 des 337 bureaux de scrutin. Sa victoire a été officialisée à 22 h 26.

Ancienne ministre du Revenu national et plus récemment ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, madame Lebouthillier a concédé la défaite avec calme et dignité, annonçant du même souffle son retrait de la vie politique.

« Je lui souhaite toute la chance possible. C’est ça la démocratie : les gens ont voté et je respecte ça. C’est la fin de ma carrière politique, je peux vous l’assurer », a-t-elle déclaré, émue, devant une poignée de partisans réunis à Chandler.

Diane Lebouthillier, élue une première fois en 2015, avait été l’une des rares voix libérales à s’élever depuis la Gaspésie au sein du cabinet fédéral.

Elle a notamment marqué son passage au gouvernement par des investissements dans les ports pour petits bateaux ainsi que par l’attribution de permis de pêche exploratoire au homard, une mesure destinée à favoriser la relève dans le secteur des pêches.

« Je suis très fière du travail accompli, surtout pour les jeunes de la région qui peuvent aujourd’hui envisager une carrière durable dans l’industrie », a-t-elle ajouté. « Si j’avais à reprendre toutes les décisions que j’ai prises, je referais exactement les mêmes. »

La Gaspésie n’avait pas été représentée au Conseil des ministres depuis plus de cent ans. Le dernier ministre fédéral originaire de la région remontait à Rodolphe Lemieux, en 1911.

Soirée à rebondissements

La course électorale a connu plusieurs revirements au fil de la soirée. L’avance a changé de camp à quelques reprises avant que le candidat bloquiste ne prenne une avance décisive vers le milieu du dépouillement.

Les autres candidats sont restés en marge de la course. Denise Giroux (NPD), parachutée dans la région, n’a ni mené de campagne active ni accordé d’entrevues médiatiques.

Jean-Pierre Pigeon (Photo courtoisie)

Du côté conservateur, Jean-Pierre Pigeon, pourtant en lice dans une circonscription traditionnellement courtisée, a adopté une stratégie discrète, refusant notamment de participer au seul débat électoral régional, tenu à Sainte-Anne-des-Monts — sa propre ville. Il a plutôt privilégié les rencontres individuelles avec élus et acteurs du milieu.

Circonscription élargie, enjeu accru

La victoire d’Alexis Deschênes s’inscrit dans un contexte particulier.

Le dernier redécoupage électoral a agrandi la circonscription, qui englobe désormais six MRC — Avignon, Bonaventure, La Côte-de-Gaspé, La Haute-Gaspésie, La Matanie, Le Rocher-Percé — en plus des Îles-de-la-Madeleine. Ce territoire vaste et diversifié regroupe 95 615 électeurs inscrits, selon Élections Canada.

Alexis Deschênes félicité par sa conjointe, Pénélope Garon. (Photo Le Soir.ca- Gilles Gagné)

La députée sortante avait jusqu’à présent renforcé son emprise sur la région, récoltant 39 % des voix en 2015, puis 42 % en 2019, et enfin 46 % en 2021.

Mais en 2025, c’est le vent bleu du Bloc qui a soufflé sur la péninsule.

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