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Laisser tomber les masques

Par Johanne Fournier
Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur cinq est, chaque année, touchée par un trouble de santé mentale. (Photo Johanne Fournier)

« La santé mentale sans masque », tel a été le slogan de la 74e Semaine de la santé mentale, qui s’est tenue du 5 au 11 mai.

L’initiative visait à briser la stigmatisation, à encourager les échanges honnêtes et à favoriser l’accès aux ressources pour les personnes vivant avec un ou des troubles de santé mentale.

Pendant cette période, avez-vous parlé avec une personne qui vit avec un trouble anxieux, psychotique, de bipolarité, de schizophrénie, de dépression ou de dépendance? 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur cinq est, chaque année, touchée par un trouble de santé mentale. Cela signifie que nous pouvons tous être concernés.

Stigmatisation

Souriez-vous à quelqu’un qui a le vague à l’âme, même si l’on ne peut mettre de mot sur son état? Plusieurs personnes autour de nous dissimulent leur détresse par peur d’être jugées, intimidées ou rejetées. L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) révèle que 60% des gens qui présentent un problème de santé mentale n’osent pas demander de l’aide par crainte d’être étiquetés. Plus ils résistent, plus leur état s’aggrave, plus ils se retrouvent isolés.

Ils cachent leurs émotions, leurs traits de personnalité. Bref, ils portent un masque. Parfois très lourd, celui-ci n’est pas sans conséquence, allant jusqu’à affecter leur identité, leur estime d’eux-mêmes et leurs relations avec les autres.

Lorsqu’ils cachent leurs difficultés, ils deviennent moins aptes à demander du soutien, ce qui a pour effet de perpétuer l’isolement et à souffrir en silence. Selon un sondage mené par l’organisme, 72% des personnes vivant avec un trouble de santé mentale ou de dépendance se culpabilisent ou se méprisent.

Idées suicidaires?

Les idées suicidaires surviennent quand la souffrance est envahissante et que la personne ne parvient pas à l’atténuer.

Elles indiquent que quelque chose ne va pas. Elles sonnent l’alarme.

Des ressources sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7: la ligne québécoise d’intervention en prévention du suicide au 1 866 APPELLE (1 866 277-3553), un texto au 535353 ou le site www.suicide.ca pour de l’information ou clavarder avec un intervenant. En cas de danger immédiat pour vous ou un proche, composez le 911.

Retirons les masques

Il faut créer des environnements où les personnes qui vivent avec un trouble de santé mentale puissent s’exprimer sans gêne et sans avoir peur du jugement, estime l’analyste principale en recherche et politique de l’ACSM. De l’avis de Leyna Lowe, les discussions ouvertes sur le sujet permettent de mieux comprendre le trouble chez la personne qui en est atteinte et d’offrir de l’aide.

Montrons-nous tels que nous sommes. Abordons les sujets relatifs à la santé mentale avec bienveillance. Soyons inclusifs et empathiques.

Prolongeons ces initiatives au-delà de la Semaine de la santé mentale. Adoptons ces comportements à l’année.

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